Menu
Search
Mercredi 31 Décembre 2025
S'abonner
close
Mercredi 31 Décembre 2025
Menu
Search

Jeunes parlementaires : un bilan en demi-teinte

En novembre 2011, 30 jeunes ont pu accéder au Parlement grâce à l’instauration, pour la première fois, du système de la liste nationale qui était jusque-là l’apanage des femmes. Pendant plus de deux ans, les jeunes députés ont-ils pu faire leurs preuves et démontrer, ainsi, l’efficience du choix du quota ? En tout cas, certains d’entre eux se sont fait remarquer par leur verbe et dynamisme au sein de l’institution législative et au niveau du paysage médiatique. À l’inverse, plusieurs jeunes députés se contentent de marquer leur présence au Parlement, sans jamais, ou presque, prendre la parole.

Jeunes parlementaires :  un bilan en demi-teinte
Certains jeunes députés brillent par leur verve, d'autres par leur nonchalance. Ph. Kartouch

Environ deux ans et demi après leur accès au Parlement grâce au système de la liste nationale, les jeunes députés sont-ils parvenus à marquer de leur empreinte l’action parlementaire ? Certains d’entre eux se sont, en tout cas, propulsés au-devant de la scène et se sont fait remarquer par leur verbe. Ils posent souvent des questions lors des séances hebdomadaires de la Chambre des représentants, interviennent fréquemment en commission et s’expriment dans les médias. C’est le cas, à titre d’exemple, de Hassan Tarik, Younes Skouri, Abdelkader El Kihel, Anas Doukkali... L’un d’entre eux a même été porté à la tête du groupe parlementaire du PPS : Rachid Roukbane. Mais, ces jeunes parlementaires qui ont pu faire leurs preuves ne sont pas assez nombreux pour insuffler une nouvelle dynamique à l’action parlementaire et démontrer, ainsi, la pertinence de l’instauration d’une liste nationale dédiée aux jeunes, d’après certains observateurs. En effet, si la plupart des jeunes parlementaires sont connus pour leur assiduité, une grande partie d’entre eux se contentent de marquer leur présence au sein de l’hémicycle, sans prendre la parole aussi bien pendant les séances des questions orales que lors des réunions des commissions.

Contacté par «le Matin», le jeune député du PAM Younes Skouri estime que pour permettre aux jeunes parlementaires d’avoir une place au sein du paysage médiatique et de l’échiquier politique, il faut mettre en place des politiques volontaristes. Une grande responsabilité incombe, selon lui, aux formations politiques pour promouvoir l’action des jeunes au sein du Parlement. «L’image des jeunes parlementaires est le reflet de la volonté de leur leadership politique. En ce qui concerne mon parti, il n’y a pas un seul jeune qui ne se soit pas suffisamment exprimé dans les chaines télévisées et stations radiophoniques ou au sein du Parlement», précise-t-il.

Le parlementaire du RNI Mohamed Hanine abonde dans le même sens. Il tient à expliquer que tout dépend des mécanismes de travail et de répartition des rôles au sein de chaque groupe parlementaire. «Ce sont les groupes parlementaires qui désignent les députés pour les interventions au sein du Parlement. Quant à l’accès aux médias audiovisuels, il est soumis à une autorisation de la direction du parti politique», indique M. Hanine tout en relevant que les jeunes parlementaires déploient de grands efforts et doivent être soutenus par leurs partis politiques. Outre les problèmes organisationnels qui empêcheraient les jeunes députés de se faire remarquer, le choix des candidats de la liste nationale est également pointé du doigt. Mustapha Baba, ex-secrétaire général de la jeunesse du PJD et membre du conseil national de cette formation politique, reproche à la plupart des partis politiques de ne pas avoir opté pour des critères démocratiques dans le choix des jeunes de la liste nationale en 2011. La sélection s’est faite, selon lui, sur la base des liens de parenté, du clientélisme et du copinage.

Cet avis semble être partagé par le président du groupe parlementaire de l’Unité et de l’égalitarisme à la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, qui estime que les jeunes parlementaires qui se sont distingués sont peu nombreux en raison du choix initial des formations politiques. Il défend, par ailleurs, l’approche adoptée par le parti de la balance : «Contrairement à d’autres partis, les jeunes parlementaires du Parti de l’Istiqlal sont issus de l’école du PI. Ils ont gravi les échelons. Le choix ne s’est pas fait sur la base du clientélisme, mais plutôt sur des bases démocratiques», relève-t-il. Sur ce registre, Mohamed Hanine signale que pour certains partis politiques, il s’avère difficile de choisir les jeunes candidats, car ils ne disposent pas de formations dédiées à la jeunesse. 

Lisez nos e-Papers