L’affermissement des relations économiques et commerciales entre le Maroc et les pays du Golfe figure aujourd’hui parmi les priorités du pays. Entre road-shows, visites officielles et participations à plusieurs manifestations, la volonté de renforcer ces relations est davantage affichée par les deux parties. L’immobilier ou encore le tourisme restent sans conteste les deux secteurs où les opportunités d’investissement sont nombreuses. Le Maroc, un chantier à ciel ouvert, ne manque pas d’attirer les investisseurs étrangers, notamment ceux des pays du Golfe. Ainsi, sur les 8 principaux investisseurs étrangers au Maroc de 2000 à 2012, figurent deux pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à savoir le Koweït et les Émirats arabes unis (EAU), selon un document de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). Les Émirats, à eux seuls, ont concentré 11% des IDE cumulés de 2004 à 2012. D’ailleurs, dans l’immobilier, les EAU et l’Arabie saoudite représentent respectivement 9% et 5% des IDE cumulés (sur 54 milliards de DH) sur la période, selon l’AMDI.
Une part qui reste toutefois modeste comparée avec la France (35%), mais qui devrait s’améliorer les prochaines années. «Les investissements immobiliers et touristiques des pays du Golfe sont encore modestes au Maroc. Nous avons eu beaucoup d’annonces il y a 5 ans, mais pour peu de réalisations. Actuellement, les choses semblent bouger et nous avons assisté cette année à un investissement majeur, en l’occurrence le projet du groupe saoudien Binladin», nous déclare Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
Annoncé en début d’année, le projet de Binaldin Group nécessitera 4 milliards de DH et sera situé dans la zone de Bouskoura, près de Casablanca. Il s’agit de bâtir une ville nouvelle sur environ 250 hectares, où 25.000 logements à prédominance moyen standing seront proposés à la vente. Un investissement majeur qui confirme l’intérêt des pays du Golfe pour l’immobilier et le tourisme. En 2013, ces deux secteurs figuraient aussi parmi les secteurs les plus plébiscités par les investisseurs du Golfe. L’immobilier a drainé 2,57 milliards de DH d’IDE, pointant en pôle position, suivi par le secteur de l’énergie et talonné par l’immobilier qui a généré 881 millions pour le Maroc.
Des chiffres optimistes qui laissent présager l’arrivée de nouveaux investisseurs, mais également le renforcement de ceux déjà implantés au Maroc comme CMKD (Consortium maroco-koweïtien de développement). Ce holding d’investissement créé en 1976 au Maroc compte à son actif plusieurs projets immobiliers et touristiques.
Le groupe a su allier l’immobilier résidentiel et la composante touristique dans le cadre de sa stratégie dans le Royaume. À rappeler que CMKD est derrière les projets de stations touristiques prévues dans le cadre du plan Biladi à Ifrane et à Sidi Abed. Il dispose également d’un large portefeuille de projets immobiliers à Tanger, Casablanca et Rabat notamment. Fin 2012, le groupe a connu une restructuration afin de renforcer sa présence et peaufiner ses projets au Maroc.
