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Appel à quitter le nord du pays

Des syndicats de fonctionnaires, de professeurs et de médecins ont conseillé aux membres de leurs professions de quitter le nord-est du Kenya, après l'attaque meurtrière revendiquée samedi par les islamistes somaliens shebab.

Appel à quitter le nord du pays
L'attaque de samedi, qui a fait 28 morts, intervient alors que la police kényane a effectué lundi dernier des descentes dans quatre mosquées de Mombasa. Ph. DR

L’attaque de samedi dernier, qui visait un bus près de la ville de Mandera, frontalière de la Somalie, avait fait 28 morts. Le commando islamiste a séparé les 60 passagers du véhicule en deux groupes, musulmans et non-musulmans, et exécuté froidement les hommes et femmes du second groupe d'une balle dans la tête. 24 des 28 victimes étaient des professeurs, trois autres des médecins. Depuis, six syndicats de médecins, de fonctionnaires, mais aussi de dentistes et de professeurs de primaire et de secondaire ont conseillé de quitter la région tant que les autorités kényanes ne pourraient pas assurer la sécurité.

Par la région, ils entendent toute une zone où plus de 10.000 professeurs et 16.500 autres fonctionnaires travaillent et qui couvre toute une bande de territoire le long de la frontière somalienne. Cette zone est régulièrement le théâtre d'attaques qui se sont intensifiées depuis que le Kenya a envoyé son armée dans le Sud somalien à la poursuite des shebab.

De lourdes pertes parmi les enseignants

«Nous avons déjà perdu beaucoup de membres de l'enseignement, nous ne pouvons pas prendre davantage de risques», a expliqué le chef des syndicats d'enseignants, Wilson Sossion, cité par le «Nation» et relayé par l'agence française de presse. «Leurs vies sont clairement en danger». Le chef du syndicat des fonctionnaires, Tom Odege, a lui affirmé que le gouvernement avait le devoir de protéger ses citoyens. «Quand des travailleurs sont visés, c'est une insulte au gouvernement», a-t-il estimé auprès de l'AFP.

Les enseignants, médecins... travaillant dans le nord-est du Kenya, peuplé essentiellement de musulmans et de Kényans d'ethnie somalienne, viennent souvent de régions plus au sud, où les chrétiens sont ultra-majoritaires. «Nous sommes préoccupés par le fait que très peu est fait pour améliorer la sécurité de nos membres», a dit Abidan Mwachi, du syndicat des médecins et dentistes. Les quotidiens kényans ont cependant estimé que l'appel des syndicats à quitter la région allait faire du mal au pays. Le «Nation» a ainsi fait remarquer que la région, pauvre, allait faire face à «une sérieuse crise de la santé, des services publics et de l'éducation». Des centaines de manifestants étaient par ailleurs attendues mardi dans les rues de la capitale Nairobi pour demander, également, des mesures de sécurité renforcées. 

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