Le Matin : Lors du SIAM, la Mamda a signé une convention avec les ministères de l’Agriculture et des Finances pour assurer quatre cultures arboricoles. Pourquoi ces quatre filières et pas d’autres ?
Khalid Abdellaoui : Le 23 avril nous avons signé une convention portant sur une garantie multirisque climatique pour la filière arboricole fruitière. La Mamda joue dans ce cadre le rôle de gestionnaire pour le compte de l’État dans une première étape. Par la suite, la Mamda proposera un produit d’assurance privée à l’instar de la garantie sécheresse qui a été transformée en la multirisque climatique céréalière et légumineuse et dont le parcours a connu une réussite concrétisée par une large souscription qui avoisine les 680.000 hectares.
La convention du 23 avril est proposée pour quatre cultures : pommier, agrumes, olivier et amandier et pourra être élargie à d’autres cultures. Cette convention couvre six aléas : grêle, gel, hautes températures, vents violents, excès d’eau et le chergui (vent du Sud). Nous avons commencé par ces quatre cultures, car elles représentent 80% de la production arboricole. L’État intervient par une subvention à la prime d’assurance allant jusqu’à 70% suivant la surface souscrite. Cette convention est le résultat d’une préparation de deux ans de benchmark, d’études de statistiques des rendements, de la pluviométrie. Par la suite, nous sommes passés à la préparation des conditions générales et particulières du produit (tarification, mise en place du système d’information, communication…).
Qu’en est-il du palmier-dattier ?
Une étude faisabilité est en cours de réalisation, car le risque pour cette culture sort de l’ordinaire. Actuellement, il s’agit des maladies telles que le «bayoud».
Comment se présente, actuellement, le marché de l’assurance agricole au Maroc ?
Ces quatre dernières années, nous avons doublé la taille de notre marché qui est le premier en Afrique après celui de l’Afrique du Sud. Actuellement, le chiffre d’affaires est de 900 millions de DH et 160.000 agriculteurs assurés. Notre cheval de bataille est le soutien aux petits fellahs qui ont moins de cinq hectares et qui représentent 90% de la population rurale. Notre vocation est de protéger ces agriculteurs, leur santé, leurs biens et leurs récoltes en leur proposant des produits adaptés à leur situation sociale et financière. Ces produits sont le fruit d’une étude comparative à l’échelle internationale, menée avec le ministère de l’Agriculture, ce qui nous a permis d’atténuer le prix de l’assurance agricole via des subventions des primes d’assurance accordées par l’État.
Souscrire une assurance est peu répandu chez les petits fellahs. Quelle est votre stratégie pour approcher le plus grand nombre ?
Lorsqu’en 1993 nous avions lancé la Garantie sécheresse en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, la réticence était grande chez les petits fellahs. Notre effort a été axé autour de la communication au sujet de ce programme et les chiffres prouvent la pertinence de cette démarche. Nous sommes passés d’une souscription de 12.000 hectares à plus de 680.000 hectares. Cela signifie que le terme assurantiel est rentré dans le quotidien de ces agriculteurs.
Le Plan Maroc vert a atteint sa vitesse de croisière. Quels sont les projets de la Mamda pour l’accompagnement des différents projets ?
Nous allons proposer de nouveaux produits tels que la mortalité du bétail, une assurance pour l’aviculture et l’aquaculture. Ces produits tiennent en compte les spécificités de chaque filière afin de pouvoir soutenir les investissements dans le secteur agricole. Pour y parvenir, des études sont en cours de réalisation.
