Initié par la Cellule d’entrepreneuriat, de perfectionnement, d’innovation et de communication (Cepic) de la Faculté, en collaboration avec le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) et le Réseau Maroc incubation et essaimage (RMIE), «Ce colloque s’inscrit dans le cadre d’une stratégie menée par l’Université qui vise à développer l’esprit de l’innovation et de l’entrepreneuriat chez les étudiants universitaires», a déclaré Mohamed Said El Kabbaj, doyen de la Faculté des sciences Ben M’sik, lors de son allocution d’ouverture du colloque. Et d’ajouter qu’il s’agit d’une occasion pour renforcer et soutenir l’enseignement de l’entrepreneuriat qui est reconnu universellement comme module important. Véritable espace d’échanges et de partages, cet événement a vu la participation d’éminents chercheurs, des spécialistes de l’enseignement de l’entrepreneuriat et des cadres d’entreprises venus témoigner leurs expériences, échanger leurs idées, mais surtout débattre de la thématique. Notons qu’une séance a été consacrée à la présentation des communications orales et des témoignages des étudiants entrepreneurs. «Le choix et l’évaluation des propositions de communication étaient difficiles vu le nombre impressionnant d’articles reçus de différentes universités du Royaume», a fait savoir Omar Tanane, professeur à la Faculté des sciences Ben M’sik. En marge de cet événement, une convention de partenariat a été signée entre la Faculté des sciences Ben M’sik et l’association Injaz Al Maghrib, dans le but de développer l’esprit de l’entrepreneuriat des étudiants notamment à travers un programme d’accompagnement dispensé par des conseillers bénévoles, cadres d’entreprises et membres de l’association avec l’aide des professeurs de la Faculté. Le point avec Mohamed Said El Kabbaj, doyen de la Faculté des sciences Ben M’sik, et Omar Tanane, enseignant-chercheur.
Entretien avec Mohamed Said El Kabbaj et Omar Tanane
«L’entrepreneuriat est plus que jamais considéré comme un levier de l’efficacité pédagogique»
Le Matin Emploi : Tout d’abord, expliquez-nous le choix de cette thématique ?
Mohamed Said El Kabbaj et Omar Tanane : Notre colloque vise à communiquer sur deux aspects importants : Tout d’abord, l’aspect Innovation, dans ce sens nous avons accepté les communications apportant une solution technologique à un problème technique et ensuite l’aspect pédagogie à valeur entrepreneuriale et création d’entreprises. En fait, les deux aspects se complètent mutuellement, car l’on ne peut pas faire de l’entrepreneuriat sans innovation, et d’autre part l’innovation sans entrepreneuriat restera prisonnière des murs des laboratoires ou dans les tiroirs des bureaux des chercheurs ou inventeurs.
Quel est l’apport de la faculté pour un tel sujet ?
Il est évident que ce sont les institutions scientifiques et techniques génératrices du savoir appliqué qui sont capables de traiter l’aspect technologique, ajoutez à ça que presque tous les collègues intervenants dans le module entrepreneuriat ont pratiquement une double formation, il y a bien sûr la formation de base scientifique et des formations continues à L’I.A.E de Besançon France, une certification par le Bureau international du travail selon le Programme C.L.E (Créer l’entreprise). Le challenge qu’on souhaite relever c’est comment redonner vie au module entrepreneuriat et convaincre nos collègues au niveau des différents départements pour maintenir et pérenniser l’enseignement de ce module, qui est un module universellement reconnu comme module formateur.
Quelle est votre lecture de la contribution de l’Université dans la promotion de l’entrepreneuriat ?
L’entrepreneuriat est plus que jamais considéré comme un levier de l’efficacité pédagogique, ceci justifie la généralisation de l’enseignement de l’entrepreneuriat à toutes les filières de formation.
L’Université a un rôle à jouer dans la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes au Maroc
Le développement de l’innovation et de la recherche appliquée est reconnu aujourd’hui, à travers le monde, comme un levier majeur du développement économique.
L’entrepreneuriat et l’innovation doivent donc tisser un lien logique entre efficacité pédagogique et utilité sociale et aussi économique. La création d’entreprises «viables» et «pérennes» et de surcroît celles issues des travaux de recherche présente un double avantage :
• D’une part, cela permettra de rapprocher la recherche scientifique marocaine de la réalité du tissu économique.
• Et d’autre part, de créer des start-ups innovantes, compétitives et génératrices d’une vraie valeur ajoutée.
Cependant, nos jeunes étudiants ont encore du mal à passer à l’action, et ceci pour plusieurs raisons, entre autres, les difficultés liées à la création d’entreprises.
L’initiative de ce colloque s’inscrit dans le cadre de l’ouverture de notre Faculté sur son environnement socioéconomique et de la sensibilisation des doctorants et des chercheurs à l’intérêt de valoriser les brevets de leurs recherches et de créer leurs propres entreprises, de sorte à les rendre transférables vers l’entreprise. À ce propos, il faut reconnaître que les différents brevets réalisés à l’échelle nationale ne sont pas suffisamment exploités comparativement à d’autres pays du continent. En ce sens, une convention a été signée entre la Faculté des sciences Ben M’sik et l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) afin de valoriser les travaux de recherche et sensibiliser les chercheurs à déposer leurs brevets afin de les protéger.
