Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Un projet phare en matière de protection de l’environnement et de développement durable

La nouvelle station d’épuration des eaux usées de Fès, inaugurée, jeudi, par S.M. le Roi Mohammed VI, permet d’améliorer la qualité des eaux de l’Oued Sebou et les conditions socioéconomiques de la population. Elle contribue également à la dépollution de l’Oued Sebou et à la réutilisation des eaux usées dans les activités agricoles, ainsi qu’à la dépollution industrielle.

Un projet phare en matière de protection  de l’environnement et de développement durable
La gestion de la nouvelle station d’épuration des eaux usées de Fès sera garantie par les constructeurs pour une durée d’exploitation de 10 ans, moyennant 300 millions de DH.

L’inauguration par S.M. le Roi Mohammed VI, jeudi, de la nouvelle station d’épuration des eaux usées de Fès illustre la volonté royale de donner au concept de proximité une dimension renforcée. Grâce à la Haute Sollicitude royale, la ville de Fès bénéficie désormais de ce grand projet qui prend en considération les éléments fondamentaux qui structurent une métropole tournée vers l'avenir, à savoir l'environnement urbain pour améliorer la qualité de vie. Car il vise à améliorer les conditions de vie des habitants, notamment à travers la mise en place et le renforcement des structures de proximité.

D’un coût de plus de 1 milliard de dirhams, la nouvelle station d’épuration des eaux usées de Fès (Step) est la plus grande du Maroc et l’une des rares qui permet de réutiliser les eaux traitées. Il s’agit du plus important projet d’infrastructure jamais réalisé dans cette ville. Située à une dizaine de kilomètres de la ville de Fès, dans la localité d’Aïn Kansara, la station d’épuration des eaux usées constitue le projet le plus important de la Régie autonome intercommunale de distribution d’eau et d’électricité de Fès (RADEEF). La nouvelle station, qui est la première du genre en Afrique du Nord, est à même d’avoir des impacts positifs sur la santé de la population, l’irrigation, l’abreuvage des animaux, les conditions de potabilisation de l’eau, les conditions socio-économiques de la population. Cette infrastructure est financée par une subvention de l'État dans le cadre du Plan national d'assainissement liquide, un prêt d'un consortium de banques nationales et par un financement propre de la RADEEF. Sa gestion sera garantie par les constructeurs pour une durée d’exploitation de 10 ans, moyennant 300 millions de DH. Outre la dépollution du bassin de Sebou, cette station permettra d'assurer le rejet des eaux usées dans un milieu récepteur après un traitement compatible avec les exigences de l'environnement, mais aussi d'améliorer les conditions sanitaires de la population, favoriser les activités agricoles et préserver la nappe phréatique.

Avec une population de 6 millions d’habitants et des apports d’eau évalués à 6,6 milliards de m3 par an, Sebou est le premier bassin versant au Maroc. Il représente également 30% des ressources nationales en eaux de surface et 20% en eaux souterraines. Cependant, c’est l’Oued le plus pollué au niveau national. Avec une population de plus de 1 million d’habitants, Fès, contribue à elle seule à hauteur de 40% à la pollution du bassin de Sebou avec un débit d’eaux usées de 105.000 m3/jour et de 38 millions de m3/an. Utilisant les techniques les plus innovantes dans ce domaine, la nouvelle station devra permettre un abattement de 85% de la pollution et une réduction moyenne annuelle des émissions de 100.000 tonnes équivalent CO2. D’une capacité de traitement de 1,2 million équivalent habitant, soit un volume annuel des eaux usées traitées de 40 millions de m3, la Step utilise le procédé des boues activées, avec digestion des boues et cogénération de l'énergie électrique à partir du biogaz. Rappelons à ce titre que 50% des besoins en énergie électrique de la station seront couverts grâce à son unité de cogénération d'électricité à partir du biogaz récupéré des digesteurs anaérobiques. Selon le site Massolia News, première communauté en ligne dédiée aux technologies vertes et à l'environnement au Maroc, cette option permet aussi de réduire de façon significative l'émission de gaz à effet de serre (GES) en captant près de 15.000 m3/j de méthane pour produire environ 22 millions de kWh/an d'électricité. Il convient de noter que la réduction de gaz à effet de serre rend ainsi le projet éligible au Mécanisme de développement propre (MDP), mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto (ratifié par le Maroc en 2002) pour la réduction des gaz à effet de serre. 


Le Maroc compte 70 stations d’épuration des eaux usées

Le Maroc compte aujourd’hui 70 stations d’épuration des eaux usées localisées principalement dans le Nord. Concessionnaires, régies publiques et Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) ont consenti d’importants efforts en la matière ces dernières années. D’après les données fournies par la direction des régies et des services concédés, au sein du ministère de l’Intérieur, les différentes régies publiques ont réalisé, ou vont bientôt inaugurer, 14 stations de traitement des eaux usées. Elles sont situées à M’zar, El Jadida, Oualidia, Meknès, Fès, Marrakech, Oujda, Settat, Soualem, Deroua, Sidi Rahal, Ras El Aïn, Ouled Saïd, et Sidi El Aïdi. Onze parmi elles sont dotées d’un système de traitement tertiaire, tel que le recommande l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Celui-ci permet d’améliorer la qualité de l’eau épurée en vue de son rejet dans le milieu naturel ou d’une réutilisation. Au total, les régies publiques ont investi 2,713 milliards de DH dans ces infrastructures. Pour les années à venir, les régies autonomes ont prévu de réaliser 18 nouvelles STEP, entre autres à Aourir, Béni-Mellal, Azemmour, Taza, Tlet Louled et Larache, et l’extension de 3 autres à Marrakech, Oujda et Settat. Ce sont en tout près de 3 milliards de DH qui seront investis par les régies autonomes dans les prochaines années. De son côté, l’ONEE a réalisé 51 stations d’épuration qui assurent, à fin 2012, une capacité de traitement globale de 211.000 m3/j, sachant que la plus importante est celle de Nador avec une capacité de traitement de 20.600 m3/j.
Avec les STEP réalisées par les régies autonomes, celles de l’ONEE ont permis de rehausser le taux d’épuration des eaux usées urbaines à l’échelle nationale de 6% en 2005 à 28% à fin 2012. L’objectif final est d’atteindre les 60% d’eaux usées traitées d’ici 2020. Dans le cadre de son programme d’investissement 2013-2017, l’office prévoit la réalisation de 67 nouvelles stations d’épuration, entre autres à Laâyoune, Sidi Slimane, El Kleaâ-Temsia-Sidi Bibi (région d’Agadir), Dakhla et Khémisset.

Station d’épuration des eaux usées de Fès

• Superficie : 14 ha.
• Coût total : 98 millions d'euros.
• Objectif : atténuer la pollution du bassin hydraulique.
• Spécificités de la STEP Fès : mise en place d’une unité de cogénération d’électricité à partir du biogaz récupéré des digesteurs anaérobiques.
• Impact : réduction de l’émission de gaz à effet de serre (GES) de 15.000 m3/j de méthane pour produire environ 22 millions de kWh/an d’électricité soit 50 à 70% des besoins de la STEP en énergie électrique.

Les ressources hydriques de la région

Eaux de surface :
• La région dispose de 13 barrages et lacs collinaires ayant une capacité de stockage de 260 millions m3 ;
• Une dotation de 90 millions de m3/an à partir du barrage Idriss Ier est réservée à l’irrigation du périmètre du Moyen Sébou et de l’Inaouen Aval de 15.000 ha, 5.500 ha relèvent de la région Fès-Boulemane (province de My Yacoub) ;
• Un important barrage «Mdez» est en cours de construction d’une capacité de retenue de 700 millions de m3 et qui permettra de régulariser un volume annuel de l’ordre de 125 millions de m3, destiné essentiellement à la sauvegarde de l’irrigation dans la plaine du Saïs.

Eaux souterraines :
• Nappe du pré-rif : caractérisée par des ressources en eau très limitées ;
• Nappe du Saïs : enregistre un grand déficit hydrique (environ 100 millions de m3/an), dû essentiellement à la succession des années de sécheresse et à sa surexploitation ;
• Nappe du Moyen Atlas : dont les ressources sont plus ou moins équilibrées ;
• Nappe de la moyenne Moulouya : dont les ressources sont limitées et qui commence à connaitre une surexploitation.

Lisez nos e-Papers