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Baptisé CasArts et attendu depuis des années par les jeunes générations, le projet du Grand Théâtre est de nature à ravir davantage les plus anciennes, celles qui, depuis des décennies, espéraient qu’un projet d’une telle envergure voit le jour. Ce sont celles et ceux qui avaient assisté, impuissants, à la démolition du Théâtre municipal dans les années 80. Aujourd’hui, une page a été tournée et la métropole aura sa grande structure dédiée aux arts de la scène, en particulier, et à toute autre expression artistique en général.
En effet, le Grand Théâtre a désormais abordé sa phase de réalisation. Le chantier a été activé et les engins de construction sont entrés en scène. La durée des travaux est estimée à trois ans. De l’eau a coulé sous les ponts depuis que ce projet a été évoqué pour la première fois. Des années durant, il a été examiné et scruté à la loupe dans les différentes assemblées locales, que ce soit au Conseil de la ville ou celui de la région. Parfois même, il était un sujet de discorde, jusqu’à ce qu’il finisse par fédérer toutes les parties concernées autour de la nécessité et la justesse de sa réalisation. En ce sens, le projet CasArts devrait permettre et encourager l’instauration d’une véritable politique culturelle de la ville, concept quasi inexistant à l’heure actuelle. En avril 2011, une convention portant sur les modalités de réalisation et de financement du projet a été signée, désignant Casablanca Aménagement maitre d’ouvrage délégué en charge de la conduite du projet pour les volets construction et préparation à l’exploitation, pour le compte de la Commune urbaine de Casablanca.
«Ce monument est une fierté pour les Casablancais en particulier et pour tous les Marocains en général.
La culture est en déperdition à Casablanca et le projet CasArts est de nature à recadrer les choses et à redonner au volet culturel casablancais toute sa splendeur d’antan. En ce sens, cet espace permettra aux différents artistes de s’exprimer selon leur art de prédilection, puisque le Grand Théâtre abritera des espaces d’exposition, une scène de plein air, des salles de musiques…», souligne Abdelhaq Al-Mabchour, élu au Conseil de la ville. Et de se remémorer : «Dans les années 80, la démolition du théâtre municipal nous avait choqués et avait créé un sentiment de frustration aussi bien au sein de la communauté de toutes celles et tous ceux qui ont la fibre artistique, que parmi l’ensemble de la population casablancaise qui avait perdu, à travers cet acte, une enceinte qui lui permettait de se divertir et de se ressourcer. Aujourd’hui, justice a été rendue à travers le lancement des travaux de réalisation du Grand Théâtre par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que nous ne remercierons jamais assez pour ce noble geste envers l’art et la culture».
Concrètement, le Grand Théâtre s’étend sur une superficie de 3,7 hectares et a hérité d’une enveloppe budgétaire de 1,5 milliard de dirhams. Qualifié de dispositif scénographique urbain transformable, le projet est composé de différentes dépendances dédiées à plusieurs formes artistiques et d’événements. Selon Casa Aménagement, le projet abritera une grande salle de spectacle de 1.800 places, destinée à accueillir des concerts de musique symphonique, des opéras, des comédies musicales, des ballets et des spectacles de danse et de grands shows, d’une salle de théâtre de 600 places, dédiée aux représentations plus spécifiques d’art dramatique, des spectacles de danse à plus petite échelle, etc.
Une grande salle de répétition modulable en salle pour les musiques actuelles, pouvant accueillir 300 personnes debout ou 150 personnes assises, figure également dans la fiche technique du projet, ainsi qu’une petite salle de répétition accessible au public d’une capacité de 100 places assises. Le projet inclut aussi un village d’artistes et de techniciens intégrant des espaces de création et de travail pour les artistes en résidence, des loges, une salle de détente et des locaux techniques. L’on indique également que le projet englobe des petites salles mises sous location que pourraient exploiter les entreprises pour l’organisation d’évènements ou de réunions. Enfin, plusieurs espaces commerciaux éliront domicile au sein et autour du projet. Ceux-ci pourront être concédés à des opérateurs extérieurs et seront composés d’établissements gastronomiques, cafés, boutique d’art, etc., en plus d’un parking souterrain.
CasArts, un projet culturel ambitieux et fédérateur
Le projet CasArts, Grand Théâtre de Casablanca, vise à doter la ville de Casablanca d’un espace d’art et de culture multidisciplinaire, d’une envergure internationale, ouvert à tous. Il s’agit d’un espace multidisciplinaire dédié à tous les arts de la scène (théâtre, musique, danse, comédies musicales…), un lieu de rencontre de référence pour l’art et la culture et une icône architecturale et urbaine pour la ville de Casablanca. Outre la diffusion des œuvres et des spectacles nationaux et internationaux, CasArts vise à devenir un véritable levier de développement artistique et culturel pour le pays, à travers l’appui et la promotion des créations artistiques locales et la coopération avec les autres espaces et acteurs culturels du Maroc et de l’étranger.
La genèse du projet
Le projet du Grand Théâtre de Casablanca s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement culturelle et touristique du Royaume et de la région du Grand Casablanca en particulier. Consciente du rôle majeur de la culture comme levier de développement social, économique et humain, la Commune urbaine de Casablanca a souhaité renforcer son infrastructure culturelle en se dotant d’un espace d’art et de culture dédié aux arts de la scène, d’envergure internationale, structurant sur le plan culturel, architectural et touristique. Dans ce contexte, la Commune urbaine de Casablanca, en association avec la Fondation des arts vivants, acteur culturel majeur de la ville, a organisé un grand concours international d’architecture en 2009. Le choix du jury s’est porté sur le projet proposé par l’Atelier Christian de Portzamparc, en partenariat avec l’architecte Rachid Andaloussi.
Afin de compléter le volet technique, des études de faisabilité complémentaires ont été menées afin de définir les besoins techniques, financiers et institutionnels du projet. En avril 2011, une convention portant sur les modalités de réalisation et de financement du projet a été signée, désignant Casablanca Aménagement maitre d’ouvrage délégué en charge de la conduite du projet, pour les volets construction et préparation à l’exploitation, pour le compte de la Commune urbaine de Casablanca.
Réaménagement de la place Mohammed V
Dans la continuité du Théâtre, la place Mohammed V, sur laquelle s’ouvrira la grande porte du pavillon central du Théâtre, sera réaménagée et constituera le prolongement naturel du Théâtre. Une fois réaménagée, la place Mohammed V sera entièrement dédiée aux piétons et le Théâtre et la Place se rejoindront pour former un espace de vie et de spectacle permanent. À noter qu’un parking souterrain sera réalisé à proximité de la place, afin de permettre l’accès à la zone du projet, de jour comme de nuit.
Programme de soutien aux projets artistiques et culturels
Dans le programme de soutien aux projets artistiques et culturels au titre de l’année théâtrale 2013-2014, le ministère de tutelle a débloqué une enveloppe financière de 1,81 million de dirhams. Il s’agit du soutien à treize tournées théâtrales pour 1,155 millions de dirhams. Parmi les pièces théâtrales retenues dans le cadre de ce deuxième semestre, on cite, entre autres, «Miâadana laâcha» et «Hadda» qui ont bénéficié chacune de 100.000 dirhams pour 10 représentations ; «Eurozone» et «Ya Lil ya Aïn» auxquelles la commission a alloué respectivement 100.000 dirhams pour six représentations et 85.000 pour cinq.
La commission, présidée par l'actrice Naïma Lemcherki et composée de sept autres membres, dont Hafida Khouyi, Mohamed Benhsayen et Aziz El Fadili, a aussi décidé d’allouer 175.000 dirhams à six résidences artistiques et ateliers de formation, dont 50.000 dirhams pour un atelier d’écriture d’une pièce théâtrale en langue hassanie et un workshop autour de la formation dans le domaine du théâtre, et 25.000 dirhams pour une formation sur les techniques du théâtre nomade. Au registre des festivals et des événements théâtraux, la commission a réservé 330.000 dirhams à l'organisation et la participation à dix manifestations. Il s’agit, entre autres, de l’évènement Week-end théâtral de l’association «Abâad» ou «Dimensions» de Casablanca qui a bénéficié de 35.000 dirhams et le Festival international du théâtre de Marrakech auquel la commission a accordé 50.000 dirhams. Le théâtre de rue a bénéficié de 150.000 dirhams pour trois projets.
