Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Les décès imputés aux méningites sont en régression

Selon le ministère de la Santé, le taux de mortalité parmi les cas de méningites confirmés est passé de 10,8% en 2013, à 9,8% durant les mois de janvier-février 2014. Une bonne nouvelle étant donné la gravité de la maladie souvent fatale pour les nourrissons et pouvant laisser de graves séquelles chez l’adulte.

Les décès imputés aux méningites sont en régression

Du 1er janvier au 26 février 2014, les services sanitaires provinciaux du ministère de la Santé ont déclaré 163 cas de méningites. Un nombre en nette diminution par rapport à 2013 puisque 334 cas avaient été enregistrés durant la même période de l'année dernière. «Certains médias de la presse écrite ont rapporté ces dernières semaines des cas supposés de méningites, occasionnant une inquiétude non justifiée chez le public», a souligné le ministère. Une inquiétude basée essentiellement sur la transmission de cette maladie puisque la méningite est contagieuse. Les méningites «peuvent être transmises par les gouttelettes de sécrétions respiratoires lors de contacts étroits comme les baisers, les éternuements ou la toux sur quelqu'un. Par contre, elles ne peuvent pas se propager par la simple respiration de l'air», rassure Khalid Yaqini avant de poursuivre : «Ce qu’il faut savoir sans paniquer, c’est qu’il existe deux types de méningites : les méningites virales qui sont les plus fréquentes et bénignes dans 80% des cas ainsi que les méningites bactériennes (20 à 25% des cas), qui sont graves et doivent être prises en charge en urgence», explique K. Yaqini.

Non traitée ou négligée, la méningite peut laisser des séquelles permanentes pour le patient. «Nombreux sont les patients qui en ressortent avec des séquelles permanentes comme la surdité, l’épilepsie ou le retard mental. L'apparition de nécroses tissulaires irréversibles peut également entraîner l'amputation d'un ou de plusieurs membres», poursuit la même source.

Une maladie redoutable pour les nourrissons

Contrairement à la méningite virale, la méningite bactérienne, non traitée, est presque toujours mortelle.
Sous traitement, le risque de décès suite à une méningite bactérienne va dépendre de l'âge du patient et de la cause sous-jacente. Parmi les patients nouveau-nés, 20-30 % peuvent mourir d'un épisode de méningite bactérienne. Ce risque est beaucoup plus faible chez les enfants plus âgés chez qui la mortalité est d'environ 2%, Le problème avec ces petits patients, c’est qu’il est parfois difficile d’établir un diagnostic, puisqu’ils ne peuvent pas parler comme l’adulte. Cependant le comportement de celui-ci doit faire l’objet de toute votre attention. «C’est pourquoi il faut être vigilant en cas de forte fièvre, réveil difficile, irritabilité, perte d'appétit et consulter très rapidement», indique notre spécialiste.
Chez les adultes, les premiers signes de la méningite peuvent être un mal de tête sévère, suivi d’une raideur de la nuque. D'autres signes couramment associés à la méningite comprennent la photophobie (intolérance à la lumière) et la phonophobie (intolérance aux bruits forts)… D'autres indices quant à la nature de la cause de la méningite peuvent être des signes cutanés de la main, la fièvre aphteuse et l'herpès génital, qui sont tous deux associés à diverses formes de méningite virale.

Peuvent également s’ajouter à ces symptômes une somnolence, confusion, épilepsie, déficit sensitivo-moteur (paralysie ou paresthésie). Vomissement, pleurs aigus ou gémissements, en particulier quand on prend l'enfant dans les bras (hyperesthésie), teint pâle, fièvre, ecchymoses, fontanelle tendue… «À chaque cas détecté de méningite, les services sanitaires provinciaux réalisent dans les 24 h une enquête épidémiologique autour des cas, et des mesures prophylactiques sont entreprises au profit des personnes-ressources, par chimioprophylaxie et par vaccination, dans le cas des méningites bactériennes à méningocoque», indique le ministère. Ce département suivra ensuite de près la situation épidémiologique et informera l'opinion publique sur les mesures de veille et de vigilance sanitaires requises pour protéger la santé des citoyens. 


Avis du spécialiste : Pr Khalid Yaqini,Anesthésie-réanimation et médecine d'urgence au CHU Ibn Rochd de Casablanca.

«La méningite virale ressemble à une grippe, mais présente peu de risques»

Qu'est-ce que la méningite ?
Une méningite est une inflammation aiguë des méninges, la membrane enveloppant le cerveau et la moelle épinière, le plus souvent d'origine infectieuse.

Quelle est sa prévalence au Maroc ?
Notre pays a connu deux épidémies importantes à méningocoque, de 1967 à 1968 et de 1988 à 1989. À la suite de cette dernière épidémie, le nombre de cas de méningites déclarées toutes étiologies confondues a diminué et est resté relativement stable jusqu’en 2004, véritable année charnière, durant laquelle cette tendance s’est accentuée, avec une brusque augmentation du nombre de méningites bactériennes et virales. Son incidence au cours des cinq dernières années est restée stable, mais assez élevée autour de 3 pour 100 000 habitants. Entre 2000 et 2009, le nombre de cas déclarés de méningite a été modeste et ne reflète pas la réalité pour plusieurs raisons ; sous-déclaration, difficultés liées au diagnostic… Selon les résultats de la surveillance assurée par le laboratoire de bactériologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca, il a été noté une progression régulière et significative de la résistance du pneumocoque aux antibiotiques. Par ailleurs, l’une des constatations les plus importantes dans l’épidémiologie des méningites au Maroc est que le nombre de cas a connu une régression remarquable en 2008 et 2009 traduisant les premiers effets positifs de l’introduction de la vaccination anti Hib dans le calendrier du programme national d’immunisation, et ce à partir de janvier 2007.

Quels sont les symptômes et les causes de cette maladie ?
À l'origine de la méningite, il peut y avoir pour les méningites dites «spontanées» : une angine, une septicémie, une sinusite, une otite… Pour les «non spontanées» (dites secondaires) : un acte de chirurgie, un traumatisme crânien ou de la sphère ORL en particulier à la suite d'une rupture de la lame criblée de l'ethmoïde. La méningite virale ressemble à une grippe et présente peu de risques. Généralement, les symptômes disparaissent d'eux-mêmes au bout de deux semaines. Elle touche plus communément les enfants et les jeunes adultes. Comme pour la plupart des maladies virales, cette méningite ne peut pas être soignée avec des antibiotiques. Par contre, les symptômes de la méningite bactérienne se développent rapidement, en l’espace de 1 à 2 jours, et peuvent même causer la mort en quelques heures en l’absence de traitement.

Comment traiter une méningite ?
Les méningites virales reposent principalement sur un traitement symptomatique. Les cas de méningite bactérienne nécessitent l'antibiothérapie à forte dose par voie intraveineuse. Un traitement adjuvant par corticoïdes est recommandé lors des méningites bactériennes. En pratique, une injection de dexaméthasone est réalisée, précédant l'antibiothérapie et/ou concomitante

Comment prévenir la maladie ?
En se faisant vacciner. Depuis les années 1980, de nombreux pays ont inclus la vaccination contre l'«Haemophilus influenzae» de type B dans leurs programmes de vaccination systématique des enfants.

Cela a pratiquement éliminé ce pathogène comme une cause de méningite chez les jeunes enfants dans ces pays. Au Maroc, des vaccins contre le méningocoque existent pour les groupes A, C, W135 et Y. Il n'existe pas de vaccin contre le méningocoque du groupe B à l'origine des deux tiers des méningites dans notre contexte. Un vaccin quadrivalent qui combine les quatre vaccins existe maintenant. L'immunisation avec le vaccin contre quatre souches A-C-W135-Y est désormais une obligation de visa pour participer au Hajj. Un traitement antibiotique peut aussi réduire le risque de contracter la maladie, mais ne protège pas contre de futures infections.


Lisez nos e-Papers