Connexion
«Vous allez voir, Marrakech sera envahie par nos supporters et ce sera très beau à voir», nous avait déclaré l’idole de San Lorenzo, Leandro Romagnoli, dans une interview parue la semaine dernière dans le «Matin Sports». Et sa prophétie s’est réalisée d’une fort belle manière. Connaissant la ferveur avec laquelle le public argentin soutient ses équipes respectives, qui s’est confirmée lors du Mondial brésilien l’été dernier, l’on s’attendait à ce que la «Hinchada» de San Lorenzo soit présente en masse dans la ville ocre, pour suivre sa formation chérie. Cependant, la passion que l’on a palpée tout au long de ces 5 jours à Marrakech relevait de l’inédit dans notre pays. «Nous n’avons peut-être pas les titres internationaux de Boca Juniors, ni le beau jeu de River Plate (les deux géants de l’Argentine, ndlr), mais notre amour pour San Lorenzo dépasse largement les autres, nous confie Mauro, 21 ans, étudiant. Mon père est supporter de ce club et ma mère également. Disons que je suis né avec le maillot de San Lorenzo sur les épaules.»
Record de déplacement des supporters
Depuis la victoire en Copa Libertadores en fin juillet, les supporters de San Lorenzo ont commencé à s’organiser pour la venue au Maroc. Au total, 12.000 aficionados ont fait le déplacement, dont 9.000 qui ont assisté à la demi-finale face à Auckland City, mercredi. Soit un record de déplacement de supporters argentins, qui est venu en lieu et place de celui établi par le public de Boca Juniors, en 2000 lors de la Coupe intercontinentale, face au… Real Madrid. La majorité des «Cuervos» est venue directement de Buenos Aires, d’autres ont convergé vers Marrakech, en provenance de plusieurs pays d’Europe. «Si tu joues sur la lune, je deviendrais astronaute», disait une bannière affichée dans les tribunes où pullulaient les supporters argentins. Pour Renato, 54 ans, employé de banque, assister à un match «au Nuevo Gazometro (le stade du club) c’est comme un pèlerinage, du moment que le fondateur de San Lorenzo était un prêtre catholique qui dédiait sa vie à aider les jeunes de la capitale argentine. Il est donc normal qu’on soit venus si nombreux, parce qu’au-delà d’un club de football, San Lorenzo est notre foi !»
Dans un match où ils représentaient leur pays et leur continent, mais surtout leurs fans, les joueurs de San Lorenzo ont montré beaucoup de limites sur le plan de jeu, mais sur les gradins, ses supporters ont remporté haut la main, le match du public, même si le nombre des amateurs du Real Madrid, à l’image de la qualité de ses joueurs, était bien plus important.
