Quand Meryem rencontre Saad pour la première fois, elle a 27 ans, lui frise la cinquantaine. La jeune femme le trouve cultivé, moderne, et tombe rapidement sous son charme. Pour elle, c’est sûr, c’est le bon. Mais elle se sent gênée par la différence d’âge.
Elle prend conseil auprès des membres de sa famille, qui l’encouragent vivement et lui expriment clairement de ne pas s’opposer à cette union. Parce qu’il faut dire qu’en plus d’être intelligent, «sa situation est stable et ses revenus satisfaisants» comparé à la situation financière de la famille de la jeune femme. «Tu vivras aisément et il semble être fou de toi», lui ont-ils dit. Mais l’utopie de cette union ne fut que de courte durée.
En effet, Saad est un homme d’affaires séduisant, mais de moins en moins présent au domicile conjugal. Malgé cela, Meryem est pleine d’espoir et profite des courts moments où elle peut voir son époux… jusqu’au jour où elle le découvre dans un café en compagnie d’une femme encore plus jeune qu’elle. Dépitée, et sur le point de mettre un terme à leur mariage, elle en informe ses parents.
Mais ces derniers ne voient pas cette séparation d’un bon œil et lui conseille de lui pardonner parce qu’une «femme divorcée a toutes les peines du monde à retrouver un mari et elle est mal vue dans notre société». Et puis Meryem n’est plus si jeune et commence à vieillir. En retournant s’expliquer avec son époux, elle décide d’appliquer les conseils de ses parents, de suivre «la voie de la raison».
Mais le sort aura encore une fois raison d’elle. Devenu âgé et malade, Saad ne peut plus rien faire, obligeant la jeune femme à passer du statut d’épouse à celui d’infirmière à plein temps jusqu’au jour où la mort vint emporter Saad, des suites de son cancer.
Après dix ans de mariage, cette veuve de 39 ans considère cette union comme la «plus grosse erreur de sa vie», mais son plus grand regret reste de ne pas avoir pu enfanter. «Il était physiquement diminué avec sa maladie. Je n’ai donc pas pu avoir d’enfant. Aujourd’hui j’ai presque 40 ans et si je ne me remarie pas rapidement, mon tour viendra bientôt !», conclut-elle finalement.
Pourquoi un tel choix ?
Il est vrai que les filles sont souvent plus matures que les garçons. C’est peut-être une des raisons qui poussent les jeunes femmes à épouser un homme avec davantage de bouteilles. «Les jeunes garçons sont frivoles, ils se moquent de tout et ne pensent pas à l’avenir. Je comprends les femmes qui font le choix de la maturité, de la stabilité», confie Samira 18 ans. Mais pour Btissam, la question ne se pose même pas. Ces mariages se font par intérêt, rien de plus et les hommes ne sont pas forcément les fautifs. «Les femmes qui se marient avec des vieux ce n’est purement pas par amour, ni par hasard. Soit l’homme est fortuné ou a une maladie incurable qui va permettre à sa jeune épouse d’hériter rapidement… soit ces dernières ont été forcées par leurs parents. Il faut être folle pour épouser un homme qui à l’âge de ton père», lance la jeune femme de 23 ans.
