L’importance que revêt le secteur des tanneries est plus que primordiale, comme en atteste le nombre d’artisans qui est de 120 480, uniquement dans la ville de Marrakech, dont 56 000 dans l’artisanat à fort contenu culturel. Dans l’optique de donner une nouvelle impulsion à ce secteur grand pourvoyeur d’emploi et d’attraction touristique dans la cité ocre, une vaste opération de réhabilitation des tanneries traditionnelles de la ville a été menée dans le cadre d’un ambitieux programme piloté par le ministère de tutelle en collaboration avec d’autres partenaires, dont l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Ledit programme, étalé sur neuf ans (2005-2013) et auquel a été consacrée une enveloppe financière de près de 44,7 millions de dirhams, dont une contribution de 33,4 millions de l’INDH, a bénéficié directement à quelque 1 234 artisans et à 7 000 autres indirectement.
C’est dans ce cadre que la ministre de l’Artisanat et de l’économie sociale et solidaire, Fatema Marouane, a effectué, récemment, une visite à Marrakech au cours de laquelle elle a présidé la cérémonie de remise du premier lot des équipements techniques à la Fédération et aux associations des tanneurs traditionnels de Marrakech. La présence tant de la responsable en charge du secteur que du wali de la région Marrakech-Tensift- El Haouz a été mise à profit par les corporations des tanneurs qui ont soulevé, à cette occasion, les différents problèmes auxquels ils sont confrontés, dont le prix excessivement élevé des peaux brutes, l’absence de sessions de formation en faveur des tanneurs et le prix exorbitant du produit tannant qui n’est autre que l’écorce de mimosa.
Les corporations ont également appelé à activer la concrétisation du projet portant création d’un village pilote des tanneries semi-modernes à Chichaoua. Dans une déclaration à la presse, le directeur régional de l’Artisanat, Abdelaziz Rghioui, a mis en valeur la contribution conséquente de l’INDH à l’effort de réhabilitation de ces tanneries pour que le secteur puisse faire face à la rude concurrence.
La réhabilitation du secteur a touché aussi bien l’élément humain, l’amélioration des techniques de production dans la perspective de préserver l’environnement que la dotation du secteur d’une boîte à outils pour plus de compétitivité, a-t-il fait savoir. Il a aussi fait observer que le secteur du cuir employait quelque 12 000 personnes à Marrakech et que les produits de cette filière se sont bien comportés durant les deux dernières années, dans la mesure où ils arrivent en tête des exportations des produits d’artisanat.
Il convient de signaler que le Programme de réhabilitation des tanneries traditionnelles est une partie intégrante du Plan de développement régional d’artisanat (2011-2015) qui a été institué dans le cadre de la mise en œuvre de la Vision 2015, stratégie nationale ayant pour vocation de révéler et fructifier le potentiel de l’artisanat marocain. Ce Plan quinquennal s’articule autour de 122 projets de développement pour une enveloppe budgétaire globale d’environ 1,299 milliard de dirhams sur une période de cinq ans. Ledit Plan a été justement au centre des entretiens de la ministre avec les autorités locales et les professionnels du secteur. Durant sa visite à Marrakech, elle s’est également enquise de l’ensemble des projets se rapportant aussi bien à la production, la commercialisation, la formation, les infrastructures qu'à la restauration des fondouks.
