C'est fait. Les deux groupes européens Holcim et Lafarge ont annoncé officiellement, hier lundi 7 avril, leur projet de fusion. Ils donneraient ainsi naissance à LafargeHolcim, numéro 1 mondial dans le ciment, le béton et les granulats. Si elle obtient le feu vert des autorités de la concurrence, cette alliance se fera sous forme d’une fusion entre égaux. La finalisation de l’opération devrait intervenir au cours du premier semestre 2015.
Quel impact pour les filiales marocaines des deux groupes, cotées à la Bourse de Casablanca ? Difficile de le savoir, puisque ni Holcim Maroc, ni Lafarge Maroc n’ont donné suite à nos demandes d’informations. Toutefois, les maisons mères ont clairement mentionné un vaste projet de cession d'actifs dans certains marchés, notamment émergents.
Le Maroc figurerait-il sur la liste ? Difficile de le savoir également, les deux groupes n'ayant pas fourni de détails sur les sites ciblés. Tout au plus, ils annoncent qu'«un comité de cessions a été mis en place pour une optimisation stratégique du portefeuille et en anticipation des demandes des autorités de régulation».
Au Maroc, rappelons que le Conseil de la concurrence avait averti dans une étude que pour une concurrence saine dans le secteur, un cimentier ne doit pas dépasser une part de marché de 50%. Or, avec la prochaine configuration, LafargeHolcim dépasserait cette proportion. En plus des matériaux de construction, LafargeHolcim devrait investir de nouveaux créneaux, notamment les «réseaux de transport et la construction de logements à prix abordables», a annoncé le groupe. Cette diversification jouera-t-elle aussi pour le Maroc ?
À noter que LafargeHolcim, c'est aujourd’hui 32 milliards d’euros de chiffre d'affaires, un bénéficie opérationnel de 6,5 milliards et des effectifs de 130 000 personnes. «Ses performances opérationnelles et ses résultats seront renforcés grâce à des effets de synergies qui atteindront 1,4 milliard d’euros en année pleine au bout de trois ans, dont un tiers atteint dès la première année», prévoit le groupe. Les nouveaux sites de production du nouvel ensemble seraient répartis dans 90 pays sur tous les continents avec le portefeuille d’actifs le plus équilibré et diversifié du secteur, est-il souligné. «Ce nouveau groupe de taille mondiale, aux racines européennes, sera créateur de valeur pour l’ensemble des parties prenantes. Le nouvel ensemble permettrait de contribuer à relever les grands défis de l’urbanisation : construction de logements à prix abordables, étalement urbain, réseaux de transport.
Les clients du nouveau groupe auraient accès à davantage d’innovations, déployées à plus grande échelle», annonce le groupe dans un communiqué. La société issue de la fusion sera basée en Suisse et présidée par Wolfgang Reitzle (Holcim). L'actuel dirigeant de Lafarge, Bruno Lafont, en deviendra le patron opérationnel.
