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«Kissariat Al Kifah», qui tombe en ruine depuis de longues années, va connaître une seconde vie. L’étude portant sur sa réhabilitation et sa valorisation vient d’être lancée, avec la bagatelle somme de 1,95 MDH, supportée en grande partie par le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Cette étude devrait établir un état des lieux de ce centre commercial traditionnel, berceau des anciens combattants, situé au cœur de la médina de Fès sur une superficie occupée de 4 000 m² et abritant quelque 560 magasins répartis sur 12 souks.
L'étude comporte aussi l’analyse de l’offre commerciale et de l’environnement concurrentiel, l’analyse de la demande des consommateurs, le diagnostic territorial du site ainsi qu’une définition du positionnement économique actuel et futur de «Kissariat Al Kifah». Elle devrait aussi permettre l’élaboration du montage financier du projet et une feuille de route de mise en œuvre. «Cette kissariat se trouve dans un état de délabrement avancé avec, entre autres, des toitures endommagées, des charpentes moisies, des vitres brisées ou condamnées, un éclairage déficient et des câbles électriques qui jonchent le sol. Ce qui occasionne des désagréments pour les commerçants, les touristes et les visiteurs, et des produits non valorisés, exposés dans de mauvaises conditions.
À cela s’ajoute un nombre de visiteurs en nette régression, des chiffres d’affaires dérisoires depuis quelques années, avec un impact négatif sur l’activité commerciale dans la kissariat», explique-t-on à la Chambre de commerce, de l’industrie et des services de Fès-Boulemane (CCIS).
Fouad Filali Zine, président du CCIS de Fès-Boulemane table par ailleurs sur ce projet pour redonner au site sa valeur historique, y améliorer l’activité commerciale et les conditions de travail des commerçants et booster le secteur de l’artisanat en améliorant l’image et la qualité de ses produits.
Il s’agit pour lui de faire valoir les richesses patrimoniales et socioculturelles de la médina, d'inscrire la kissariat dans le circuit touristique, d'attirer davantage les touristes et les visiteurs et, surtout, de mettre en place un modèle économique de réhabilitation et de valorisation à dupliquer dans les autres souks de la médina, pour notamment promouvoir l’animation des espaces commerciaux et la valorisation des produits de l’artisanat local.
«La médina de Fès doit retrouver son dynamisme et son rayonnement d’antan avec ses commerces, ses souks et son artisanat ancestral», ne se lasse-t-il pas de répéter. Mieux encore, Fouad Filali Zine voit grand et affiche l’ambition de transformer «Kissariat Al Kifah» en un grand lieu d’attraction et de commerce à l’image du grand Bazar d’Istanbul. Avec ses 58 rues, ses 18 portes et ses 200 000 m², ce plus grand marché turc, appelé «Kapali Çarsi», est considéré comme un des lieux mythiques de la ville d’Istanbul. Abrité dans des bâtiments historiques médiévaux, le marché compte dans sa partie couverte près de 4 400 boutiques et 3 000 entreprises et attire entre 250 à 400 000 visiteurs par jour. Le benchmark international dans le cadre de l’étude devrait par ailleurs porter sur le grand Bazar d’Istanbul. L’achèvement de l’étude et sa présentation sont prévus pour septembre prochain, et la signature de la convention de partenariat pour la mise en œuvre du projet de réhabilitation est annoncée pour octobre afin de démarrer les chantiers au début de 2015. Une fois le projet réalisé par la CCIS de Fès-Boulemane, en partenariat avec le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, le ministère des Finances, le ministère de l’Artisanat, la wilaya de Fès-Boulemane, le conseil communal de Fès et l’Ader (l'Agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de Fès), il est prévu le suivi et l’accompagnement des commerçants à travers notamment la formation en NTIC, au management, aux études de marché, etc., une assistance, un suivi et un appui pour donner un nouvel élan à l’activité commerciale de la médina.
