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Ingenico intensifie son offensive africaine

Pour mieux servir l’Afrique, Ingenico a pris pied à Casablanca. Un investissement de proximité pour se développer sur ce marché où la multinationale réalise une croissance de 15 à 20%.

Ingenico intensifie son offensive africaine
Le groupe Ingenico a écoulé près de 20 millions de TPE dans le monde.

Ingenico a à peine inauguré ses locaux casablancais qu'il songe déjà à rejoindre Casablanca Finance City. Le leader mondial des terminaux de paiement (TPE) et des transactions sécurisées se donnerait ainsi tous les moyens de ses ambitions. «Chaque maison à une porte. Aujourd’hui, la porte de l’Afrique, c’est le Maroc. Pour nous, c’est un pont pour continuer à adresser le continent, avec une proximité idéale. D’autant plus que Casablanca est devenue le vrai hub aérien, économique et financier de son continent. La métropole est aussi une zone où tous nos partenaires sont installés, notamment Visa, Master Card, S2M, MghrebCard, HPS, NCR, WinCor et MoneyGram notamment», déclare au «Matin» Rachid Oulad Akdim, directeur général d'Ingenico pour l'Afrique. Le groupe réalise sur le continent près de 22 millions d’euros de chiffre d’affaires.
L’installation d’Ingenico à Casablanca en avril dernier aura nécessité un peu moins d’un million d’euros. L’entreprise poursuit ses recrutements et compte atteindre un effectif de 8 à 9 personnes cette année. En 2015, celui-ci sera porté à 15 salariés. Le choix de la capitale économique est plus que stratégique pour cette multinationale française présente dans 40 pays et qui compte plus de 125 partenaires et quelque 5.000 salariés de par le monde. «En 2013, le groupe a réalisé 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires. A ce jour le Groupe  a commercialisé près de 20 millions de TPE dans le monde. En Afrique, il y a tout à apporter, notre activité sur ce sol connait une évolution variant de 15 à 20%. Le contient africain est la locomotive de croissance», détaille Oulad Akdim.

force de frappe
Un potentiel qu'Ingenico souhaite exploiter en assurant plus de proximité avec son réseau de partenaires et de clients servis auparavant depuis Paris. «L’évolution de notre activité en Afrique est imputable à notre force de frappe, la sécurité et l’innovation. Il faut savoir que le groupe consacre 8 à 13% de son chiffre d’affaires à la recherche-développement. Outre notre corps de métier qui est les terminaux de paiement électroniques, nous allons nous adresser cette année à des secteurs de services, mais aussi à la formation. En Afrique, on manque de services. Les technologies sont là, maintenant il faut former les gens, introduire les “best practices” et faciliter l’accès à la monétique. Sans cela, on avance mal», estime le DG d’Ingenico Afrique. Si la monétique fait travailler 90.000 personnes en France, l’Afrique pourrait faire, selon Oulad Akdim, de meilleures performances.


Questions à Rachid Oulad Akdim

«Le Maroc est un marché prometteur, mais sous-équipé»

Qu'est-ce qui fait votre force ?
Nous sommes partis chercher la croissance là où elle est. Nous avons des parts de marché significatives et cela est dû à plusieurs facteurs dont deux principaux : d'un côté, nous avons un avantage technologique grâce à une politique produits basée sur un operating system unique qui s’appelle Telium. Ce dernier résulte de l'acquisition de Sagem Monetel en 2008. De l’autre, notre stratégie est multicanal. Ces deux facteurs ainsi que d’autres, couplés à cette nouvelle implémentation géographique africaine, font que notre stratégie fonctionnera bien.

Quelle est la zone africaine où Ingenico performe le plus ?
C’est la partie anglophone qui porte le chiffre parce que la monétique y a acquis une certaine maturité. Le marché est réglementé et structuré et la culture entrepreneuriale anglophone plus efficace.

Qu’en est-il pour le marché marocain ?
Le Maroc capte 10% de notre chiffre d’affaires réalisé en Afrique. C’est un marché prometteur, mais sous-équipé. Aujourd’hui, il y a pratiquement 300.000 commerçants référencés, cependant 10% seulement sont équipés en TPE. Les commerçants ne sont pas suffisamment conscients de l’importance de dématérialiser les paiements et à partir d’un certain montant, il faudrait les obliger à passer au paiement électronique. La culture du cash pose un problème de traçabilité pour l’État, il serait même temps de passer à une fiscalité électronique et nous avons les moyens de le faire via les TPE. Nous l’avons réalisé pour la Turquie.
L'offre doit aussi être adaptée à la segmentation des commerçants. Le TPE d’un buraliste par exemple devrait permettre également le paiement des factures télécoms, d’eau et d’électricité. Une boutique de prêt-à-porter est censée disposer d’un TPE renfermant des solutions de gestion automatique de stocks. En somme, un TPE devrait assurer plus de valeur ajoutée pour le commerçant. C’est ce terrain que nous allons adresser entre autres.

Quel est, selon vous, le marché modèle dans la région proche ?
La Tunisie est un modèle de réussite en monétique. Ce pays a démarré il y a 25 ans et il propose plus de solutions et une monétique très stable. L’acquéreur tunisien qui est la Société monétique de Tunisie (SMT) présente une très large offre. Elle opère dans les terminaux de paiement électroniques, les guichets automatiques bancaires, le téléphone, la partie mobile, les cartes prépayées, etc. la SMT est même partie explorer d’autres marchés comme la Libye par exemple, il y a donc des banques libyennes qui sont connectées à l’acquéreur tunisien. Sans parler de la culture monétique qui est beaucoup plus ancrée en Tunisie.

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