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Des moments de grâce et de rêve

En parallèle de son exposition à la Bibliothèque nationale, qui se poursuivra jusqu’au 28 décembre, l’artiste peintre Rachid Sebti a présenté, en compagnie de l’écrivain Ahmed Fassi, une magnifique monographie, parue récemment chez Graphely.

Des moments de grâce  et de rêve
Une œuvre de l'artiste-peintre Rachid Sebti.

Un ouvrage fantastique rassemblant un minutieux choix de l’œuvre de ce célèbre peintre qu’on ne présente plus. Car son talent le devance et en dit long sur ses compétences et qualités de grand maître de la peinture.
Que ce soit au Maroc, son pays d’origine, ou en Belgique, sa terre d’adoption, Rachid Sebti compte parmi les artistes les plus représentatifs. Il est arrivé à faire le pont entre ces deux cultures, en sa qualité de passeur d’une vibrante sensibilité à travers des œuvres où la femme est le sujet de prédilection. «La condition de la femme sera désormais le leitmotiv de son esthétique. Il représentera les scènes de la vie quotidienne de ces femmes dont il devine les secrets et il s’immiscera pudiquement dans leur intimité. Il réussit par le choix des thèmes et des poses qu’il donne à ses personnages à dévoiler la complexité de leur statut», écrit Abdelaziz Idrissi.

Le beau livre de Sebti en relate, effectivement, une sélection accomplie avec la complicité de l’écrivain Ahmed Fassi où l’artiste interpelle la mémoire à travers «le Sacre du corps», l'intitulé de son ouvrage. «L’artiste peint moins un physique qu’un sentiment, une perception émotive du corps. Un regard imbu de mystère, et des lieux où l’intimité des femmes est manifeste tel le bain où la tyrannie de la pudeur féminine est célébrée avec tous les égards», souligne l’écrivain et critique Ahmed Fassi. Et d’ajouter que Rachid cherche à chaque fois un cérémonial à même de célébrer l’harmonie sereine du corps, à dessein de créer une atmosphère propice au beau.

Des visages qu’on a l’impression de reconnaitre tellement la force de l’émotion qu’ils dégagent est très naturelle et aussi sensible. «Le personnage vous interpelle d’emblée avec un regard profond qui vous écoute, une position qui charme par le naturel du geste ébauché, cette humilité déclarée dans le trait et la démarche saisie sur le vif. Tout un arsenal d’émotions et d’égards que le peintre aura notés quand ses modèles “d’un quart d’heure” posaient», ajoute Ahmed Fassi.

Avec des détails on ne peut plus fins, les toiles évoquent l’univers propre de l’artiste.
Celui où il a passé son enfance au nord du Maroc dont il garde des souvenirs, alors qu’il était encore tout jeune, des réceptions entre femmes, de leurs chants, leurs habits et les parfums qui y régnaient. Il ne s’est jamais détaché de cette ambiance qui lui rappelle bien des moments de joie et de divertissement. C’est bien ce monde d’allégresse qui ressort dans les tableaux de Rachid Sebti.

Son œuvre souligne aussi la question de la place de la femme dans la société, avec sensibilité, unissant la fidélité à ses racines et un incompressible goût de liberté jusque dans ses lumières et ses couleurs. «Comment ne pas être peintre figuratif, en ayant toutes ces splendeurs emmagasinées depuis la tendre enfance ? Tant de charme, tant de douceurs que le plasticien laissera émerger, le moment venu, spontanément, dans ses œuvres, dans une palette qui ne pouvait ne pas promettre d’être riche en tons et en couleurs», renchérit Ahmed Fassi. D’ailleurs, l’histoire n’oubliera pas de mentionner son nom parmi les grands maitres de la peinture qui joignent la maitrise de la technique à une palette intarissable.

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