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Les plantes aromatiques et médicinales (PAM) sont connues et utilisées depuis l’aube de l’humanité pour leurs vertus cosmétiques et leurs propriétés thérapeutiques. Au Maroc, depuis toujours, elles sont utilisées en raison de leurs multiples vertus. À l’instar des autres pays du pourtour méditerranéen, le Maroc se caractérise donc par la richesse et la diversité de ses PAM. «Le Maroc dispose d’un patrimoine de plantes aromatiques et médicinales riche et diversifié, à savoir 4.200 espèces et sous-espèces de plantes dont 800 endémiques», explique Abdessalam El Khanchoufi, directeur de l’Institut national des plantes médicinales et aromatiques (INPMA).
Il est à noter également que selon la même source 600 à 700 d’entre elles ont des vertus aromatiques ou médicinales, mais seulement 80 à 100 espèces sont exploitées. Parmi les plantes couramment utilisées au Maroc, on retrouve : la verveine, le serpolet, la coriandre, les graines de fenugrec, le romarin, l’armoise, le cèdre de l’Atlas, le myrte, le thym, le laurier, l’origan, la camomille sauvage, la menthe pouliot pour ne citer que les plus connues et les plus exploitées.
Mais en dépit de cette richesse et d’un savoir-faire ancestral, cette filière demeure sous-exploitée et son impact socio-économique très limité. Le Royaume exporte pourtant chaque année 33.000 tonnes de PAM. «C’est ce qui fait du Maroc le 12e exportateur mondial», poursuit la même source. Les recettes à l’export des PAM sont estimées à 550 millions de DH, mais le pays est fortement concurrencé par l’Inde, la Chine, la Pologne ou encore l’Espagne. À titre d’exemple, le volume des exportations du Maroc vers la France est passé de 251 t à 99 t entre 1988 et 2011. Malgré cette diminution, le directeur de l’INPMA a tenu à souligner que les exportations de PAM, toutes plantes confondues, ont augmenté de 100% au cours de la période 2004-2009.
Ce que confirme également l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exploitations (EACCE) qui indique que «globalement, les exportations marocaines de PAM ont été multipliées par 2 en volume et par 4 en valeur pendant les dix dernières années».
Paradoxalement, bien que le Maroc dispose d’une telle variété de plantes, il n’est pas rare que celui-ci en importe de l’étranger. Il est vrai que depuis quelques années, les choses commencent à bouger, notamment grâce aux coopératives. Cela dit, les efforts restent timides, le plus gros de la valeur ajoutée étant réalisé à l’étranger. C’est pourquoi quelques-unes des rares sociétés marocaines qui exercent dans le secteur importent leur matière végétale. Ce qui est une aberration quand on sait que cette même matière végétale est déjà présente au Maroc. En cause, des sociétés qui exigent une certaine traçabilité qu’elles n’ont pas forcément en se ravitaillant localement.
À noter également qu’à peine 60 tonnes d’huiles essentielles marocaines sont vendues à l’étranger à des prix très attractifs. Cerise sur le gâteau : elles reviennent dans nos magasins dans des emballages sophistiqués pour être vendues à des prix très élevés… Pourtant, ces PAM sont une richesse qui correctement exploitées peuvent constituer un créneau et un levier pour le développement local et la lutte contre la pauvreté.
En effet, la filière des PAM offre une réelle opportunité de développement durable pour notre pays surtout en milieu rural. Elle offre des revenus supplémentaires à la population locale et génère en moyenne 500.000 journées de travail par an selon le Haut- Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLD).
