Certifier la pêcherie des petits pélagiques selon le référentiel MSC, le label international de la pêche durable. C’est ce à quoi aspire le département de la Pêche maritime afin de préserver et renforcer la qualité et la compétitivité des produits de la mer. Le ministère s’apprête ainsi à lancer la dernière étape du programme de certification et d'écolabellisation MSC : Marine Stewardship Council. Il s'agit d'une organisation indépendante à but non lucratif, qui siège à Londres et ayant un programme d'écoétiquetage et de certification pour mettre en avant les pêcheries bien gérées et promouvoir la traçabilité des produits. Ses référentiels sont basés sur des évaluations tierces parties indépendantes menées par des organismes de certification accrédités. Le processus de certification porte sur l’étude de pré-évaluation de la pêcherie pour passer à la dernière étape de certification, à savoir l’évaluation complète de la pêcherie selon ce référentiel MSC pour la pêche durable.
Le ministère compte ainsi commanditer une étude approfondie de la pêcherie marocaine des petits pélagiques en conformité avec les critères et principes du MSC. Il vient de lancer un appel d’offres à cet effet. Selon le département, le Plan Halieutis a identifié l’écocertification parmi les mesures nécessaires à engager afin de promouvoir la durabilité des pêcheries et de renforcer la compétitivité de l’industrie halieutique. Dans cette perspective, le ministère s’est engagé, fin 2010, dans le processus d’évaluation de la pêcherie des petits pélagiques selon les normes du MSC.
En amont de la filière, cette approche vient consolider les efforts entrepris par le Maroc dans le cadre de la protection et la préservation des ressources halieutiques nationales, et ce conformément aux accords internationaux. En aval, cette démarche est une réponse à l’évolution croissante du marché international des produits de la mer écolabellisés et qui vise à préserver, d’une part, la position concurrentielle de l’industrie halieutique marocaine sur ses marchés traditionnels de plus en plus exigeants. Et d’autre part, de lui donner les moyens de se positionner sur le marché des produits de la mer issus des pêcheries gérées d’une manière durable. La pêcherie des petits pélagiques est entrée en phase de pré-évaluation le 1er décembre 2010 où l’auditeur de l’organisme de certification désigné s’est rendu au Maroc, du 21 au 24 février 2011, pour rencontrer les parties prenantes marocaines aussi bien institutionnelles que professionnelles. Cette visite, ajoutent les responsables du département, a permis à l’évaluateur de compléter son étude documentaire (menée en 2009-2010 qui identifiait les pêcheries susceptibles de constituer un intérêt pour l’écolabel MSC, dont la pêcherie des petits pélagiques) par les données du terrain et d’apprécier l’état d’engagement des acteurs du secteur de la pêche au Maroc au regard du référentiel MSC. L’étude de pré-évaluation, qui portait sur les 5 espèces de petits pélagiques, à savoir la sardine, l’anchois, le maquereau, le chinchard et la sardinelle, et sur les 5 zones de pêche du littoral national, a été achevée en mai 2011.
Aujourd’hui, le département de la Pêche s’apprête donc à lancer l'évaluation complète qui implique une analyse détaillée et la notation de la pêcherie sur la base de la norme du MSC afin de déterminer si la pêcherie satisfait ou non aux critères de cet organisme. Cette dernière étape porte sur la sensibilisation des différents acteurs de la filière à l’intérêt de la certification écologique de la pêcherie selon le référentiel MSC qui devra appuyer l’émergence d’un groupement d’acteurs, notamment des armateurs et des industriels favorables à l’engagement dans l’évaluation complète selon ce standard. Le groupement ainsi constitué formera le cœur de cible de la certification et sera porteur du projet vis-à-vis du MSC et de la tutelle.
À noter que l’écolabel MSC connait une évolution très rapide de par le monde. Au 15 octobre 2013, quelque 316 pêcheries étaient engagées dans le programme MSC, dont 214 certifiées comme étant «durables et bien gérées». Aujourd’hui, plus de 20.000 produits de la mer portent l’écolabel bleu MSC. Ce certificat a une validité de 5 ans, après lesquels le renouvèlement implique à nouveau un processus complet de certification. À souligner que les petits pélagiques représentent plus de 80% du volume total des débarquements du pays et alimentent un important tissu industriel de congélation et de fabrication de conserve et de semi-conserve de poissons.
