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La chute des prix à l’international continue d’impacter les recettes des phosphates. En 2013, les exportations se sont chiffrées à 9,1 milliards de DH contre 12,8 milliards un an plus tôt. Elles sont en baisse de 29,1%, pour un volume en régression de 5,4% (8,608 Mt contre 9,100 Mt en 2012). En 2013, les États-Unis constituent la première destination des phosphates marocains (24,7% contre 22,9% en 2012) devant l’Union européenne (18,6% contre 20,4% en 2012). L’Inde arrive en troisième position avec 11,6% contre 14% un an auparavant suivie du Mexique avec 5,9%.
Globalement, les exportations des phosphates et dérivés ont baissé de 22,9% entre 2012 et 2013. La chute est encore plus importante entre 2008 et 2013. De 51,46 milliards de DH, les ventes à l’étranger sont passées à 37,33 milliards l’année dernière.
Selon l’Office des changes, les exportations de demi-produits de phosphates se placent en deuxième position parmi les groupes de produits à l’exportation en 2013, après avoir été classées en première position durant les trois dernières années. Elles s’établissent à 45,1 milliards de DH contre 52,8 milliards en 2012. Soit une baisse de 14,6%. Leur part ressort à 24,4% en 2013 contre 28,5% une année auparavant. Ce résultat est imputable à la régression de plusieurs produits, essentiellement les engrais naturels et chimiques (-4,7 milliards de DH) et l’acide phosphorique (-2,6 milliards de DH). Les ventes d’engrais naturels et chimiques s’établissent à 16,2 milliards de DH contre 20,9 milliards en 2012, en régression de 22,6%. En volume, ces ventes baissent de 3%. À noter que le prix moyen de la tonne de phosphate vendue se situait en 2013 à̀ 1.057 DH, contre 1.409 en 2012 et 1.348 H/T en 2011. En 2008, la tonne s’écoulait encore à 1.519 DH.
Dans une récente analyse, le cabinet Oxford Business Group estime que même si les exportations marocaines de phosphates n’ont pas été épargnées par la baisse des prix des matières premières, une «croissance générale est attendue pour les années à venir». OBG souligne en effet que la plupart des analystes prévoient un rétablissement du marché mondial d’ici 2016. «La hausse des ventes de produits à valeur ajoutée tels que les engrais pourrait permettre, dans un avenir proche, de compenser la baisse des prix des matières premières», soulignent les analystes d’OBG. L’énorme programme d’investissement de l’OCP devrait d’ailleurs lui permettre de doubler les capacités de son activité minière (phosphates) et tripler celles de son activité chimique (engrais).
Rappelons que plusieurs facteurs ont contribué à l’effondrement des cours des phosphates, dont l’utilisation principale est la production d’engrais. Le marché des phosphates a notamment été inondé par la production de nouveaux acteurs tels que le Pérou et l’Arabie saoudite. Cette dernière tirant profit du faible coût de ses intrants énergétiques. Le ralentissement que connait depuis 2013 la croissance de marchés émergents comme la Chine et l’Inde a également entraîné une baisse de la demande.
