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Qatar vient d’octroyer au Maroc un don de 136 millions de dollars, pour le financement de deux projets de développement dans le domaine agricole. Il s’agit du premier don qatari spécifique du secteur agricole. Pour le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Boussaïd, ce projet tombe à point nommé puisque le discours royal, prononcé il y a quelques jours à l’occasion de la commémoration de la Révolution du Roi et du Peuple a mis en exergue l’importance des stratégies sectorielles comme le Plan Maroc vert, Halieutis et le Plan solaire. Dans cette lignée, l’Argentier du Maroc a qualifié ces deux projets d’ambitieux et de porteurs de forte valeur ajoutée pour la population des zones concernées, à savoir la province d'Ouezzane et les régions de Souss-Massa-Draâ et Guelmim-Es Smara. Même son de cloche auprès de Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, et Ali Shareef El Emadi. De manière globale, les deux projets visent à améliorer la production agricole et à développer les exportations agricoles marocaines, et ce à travers la valorisation de la chaîne de production et l’amélioration des revenus des agriculteurs.
Le premier projet porte sur l’aménagement hydroagricole du périmètre Asjen dans la province d’Ouezzane. Sa mise en œuvre s’étalera sur 4 ans pour une enveloppe budgétaire globale de 61 millions de dollars, dont 48,8 seront financés par le don qatari. Le projet consiste à valoriser les ressources en eau mobilisées par le barrage Oued Al Makhazine par l’extension de la zone d’irrigation sur un périmètre de 2.500 hectares, ce qui bénéficiera directement à 4.000 agriculteurs. L’aménagement hydroagricole du périmètre d’Asjen permettra ainsi de lutter contre la pauvreté par l’amélioration des revenus des agriculteurs à travers la diversification de la production et l’augmentation de la rentabilité de l’agriculture et de la valeur de la production agricole dans le cadre du développement des chaînes de production.
Selon les données du ministère des Finances, la valeur de la production passera de 4 à 75 millions de DH par an, avec un taux de rendement de 17%. Pour ce qui est du revenu agricole net par hectare, il connaitra une hausse de 613%, passant de 5.160 à 36.800 DH à l’hectare. Le second projet concerné par le don qatari porte sur la régulation des flux des transhumants dans les parcours sahariens et semi-sahariens au niveau des régions de Souss-Massa-Drâa et Guelmim-Es Smara. S’étendant sur une superficie de 16 millions d’hectares, ce projet s’assigne pour objectifs l’aménagement des pâturages par le développement de zones pastorales, la plantation d’arbustes fourragers, la création et le traitement des points d’eau pour l’abreuvement du cheptel. À cela s’ajoutent la mise en valeur de 300.000 hectares de pâturages, l’organisation des transhumants et le développement de la chaine de valeur liée aux pâturages. Selon Aziz Akhannouch, le projet aura un impact positif sur les conditions de vie des transhumants, en favorisant la création de 300 postes d’emplois directs et permanents et plus de 1,2 million de journées de travail au niveau des chantiers programmés. Le projet contribuera également à l’amélioration de la productivité des pâturages par la production d’environ 13 millions d’unités de fourrage par an, soit l’équivalent de plus de 40 millions de DH. Ce qui réduira le coût de production associé à l’alimentation du bétail et à la mobilité au profit de 15.200 éleveurs. S’étalant sur quatre années, ce projet nécessitera un investissement de 109 millions de dollars, dont 88 millions de dollars seront mobilisés à travers le don qatari.
