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Derb Omar toujours en attente d'un coup de jeune

L’un des quartiers commerciaux les plus animés du Grand Casablanca, et probablement du Maroc, devait profiter il y a quelques années d’un plan de restructuration. Le projet semble pour l’instant être passé aux oubliettes.

Le projet de restructuration du quartier commercial de Derb Omar est en stand-by. Plus de 70 ans après sa naissance, ce centre névralgique de la métropole économique a perdu de sa superbe. En effet, à Derb Omar, entre fournisseurs, grossistes et clients, les affaires sont encore passées à l’ancienne : réputation et engagement verbal contre chèque ou effet de commerce.

Ajouté à cela une grande part d’ombre et d’informel dans les échanges, mais aussi la rémunération des employés, rarement déclarés et payés plus que le SMIG. Autant de manque à gagner pour les caisses de l’État et les institutions, les impôts et la sécurité sociale, en passant par toutes sortes de taxes urbaines, commerciales et de cotisations diverses. Beaucoup de commerçants ont fini par migrer vers d’autres quartiers moins populaires, pour se rapprocher davantage de leur clientèle «haut de gamme», à Maârif ou à Anfa, ou dans le très huppé «Triangle d’Or».

Il y a quelques années, les autorités étaient plus que jamais déterminées à mettre un terme à ces incohérences avec la vision du Casablanca moderne, tout en préservant ce quartier, source de revenus de milliers de familles de la métropole. C’est ainsi qu’a été signée, en 2008, dans le cadre du plan Rawaj de la Vision 2020, une convention-cadre entre le ministère de l’Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, la wilaya de la région du Grand Casablanca, le Conseil de la région, la commune urbaine et la Chambre de commerce, pour la restructuration, la modernisation et la requalification prioritaire des commerces de proximité de la métropole. Parmi les zones concernées : Derb Omar, Derb Ghallef, Souk Korea ou encore Prince Moulay Abdellah. À la suite de cela, une étude avait été lancée en 2010. Elle s’articulait autour du diagnostic de la situation et des scénarios de restructuration. L’étude aurait coûté 1,8 million de dirhams, financée à partir du fonds Rawaj.

Celui-ci est doté de 900 millions de dirhams destinés à financer différents projets de mise à niveau du commerce de proximité. Le plan prévu s’articulait autour d'une offre de produits répondant aux besoins des consommateurs tout en améliorant l'accessibilité et la qualité des produits mis sur le marché. Autre axe du programme «Rawaj», l'amélioration des acteurs de commerce et l'émergence de nouveaux modèles de distribution. Le plan devait aussi définir la nouvelle vocation du site, identifier les projets structurants potentiels, accompagner les commerçants dans le processus de restructuration, déterminer les impacts du projet sur les plans économique, social et environnemental.

Derb Omar devait donc soit être transféré sur un autre site, soit garder son positionnement actuel, mais être réservé au commerce de détail. Les autorités ambitionnaient, via ces mises à niveau, de hisser la contribution du commerce et de la distribution au PIB national à 15% à l’horizon 2020, tout en générant plus de 450 000 emplois. Avec un objectif final, vendre Casablanca en tant que destination majeure de shopping et de loisirs, auprès des Marocains comme des touristes étrangers.

Initialement, tout ce processus devait être achevé au plus tard en 2013, car il était devenu urgent de décongestionner le centre-ville. Mais faute de budget, la requalification du site n’a toujours pas démarré. Et jusque-là rien n’indique que le projet soit toujours à l’ordre du jour.

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