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L'industrie oléicole, source de pollution des eaux

Les margines, qui proviennent de l’eau de végétation des olives et l’eau de lavage, font peser une sérieuse menace sur la qualité des eaux dans la province de Taounate, car elles sont déversées dans la nature sans aucun traitement préalable. Les oléiculteurs de la région, comme partout ailleurs au Maroc, ont l’obligation d’utiliser des procédés moins polluants et peuvent recourir au Fonds de dépollution industrielle.

L'industrie oléicole, source de pollution des eaux
L'impact des margines sur la qualité des eaux se fait surtout sentir au barrage Sahla.

La culture de l'olivier constitue la principale activité des populations rurales de Taounate, de la région de Taza-El Hoceima. Sa production moyenne est estimée à 180 000 tonnes d'huile d'olive pour une superficie totale de l'ordre de 147 000 ha. Durant la saison 2013/2014, la province a enregistré une production record de 220 000 tonnes.

Une étude menée depuis plusieurs années par le département de l'environnement estime à plus de 250 000 m3 la production annuelle du Maroc en margines et à 45 000 m3 celle de la province de Taounate, ce qui en fait le facteur de dégradation le plus inquiétant et le plus agressif.
Ce problème environnemental semble persister, car le site Internet de la ville de Taounate, et à propos des margines, avertit que «la réalisation incomplète des infrastructures d’assainissement et de traitement des déchets solides constitue les principales atteintes à la qualité de l’écosystème». À Taounate, comme partout au Maroc, les margines sont, dans la plupart des cas, déversées brutes dans le milieu naturel, sans aucune mesure de traitement préalable, ce qui contribue fortement à l'acidification du milieu naturel, à la destruction de la microflore bactérienne du sol, à la pollution des nappes phréatiques et des eaux des barrages et à la disparition de la vie aquatique

Pour des procédés propres

Pis encore, dans une étude menée par le département de l’environnement intitulée «Propositions d’actions de lutte contre la pollution générée par les huileries d’olives», le ton est donné : «Au Maroc les margines ont généralement de fortes charges salines dues aux ajouts importants de sel pour la conservation des olives. Ces caractéristiques confèrent aux margines une pollution au moins 100 fois plus élevée que celle des eaux usées urbaines»
A l’exception de cinq unités industrielles dans la province qui collectent partiellement leurs margines et les transportent vers le site de stockage, indique l’étude, le reste des huileries rejette leurs margines vers les cours d’eau avoisinants (Oueds Sahla, Sra, Ouergha…).
L'impact très fort des margines sur la qualité des eaux du barrage Sahla est le plus problématique. En 2013, on a décidé la fermeture de 7 unités de trituration qui ne répondent pas aux normes sur les plans environnemental et de l'urbanisme.

De plus, les propriétaires de ces unités ont été sommés avant le début de la saison de récolte des olives 2013/2014 de construire des bassins modernes pour la collecte et l'évaporation des margines, de respecter la quantité d'olives maximum autorisée pour le traitement et d'améliorer les conditions d'hygiène dans leurs entreprises. Les oléiculteurs peuvent avoir recours au Fonds de dépollution industrielle (FODEP) qui prévoit des crédits pour aider les propriétaires d'huileries d'olive à opter pour l'utilisation des procédés écologiques. Le Fodep, géré par la Caisse centrale de garantie, accorde, pour les projets intégrés, un don de 20% du coût du projet à condition d’avoir 20% au minimum dudit coût.
Un crédit à moyen ou à long terme, compris entre 20 et 60% du coût du projet avec un taux d’intérêt tel que pratiqué par le marché avec un délai de remboursement entre cinq et dix ans.

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