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Début des préparatifs pour Aïd Al Fitr

Après un mois d'abstinence et de recueillement, les Marocains s’apprêtent à fêter la fin du mois sacré dans une ambiance conviviale comme chaque année.

Début des préparatifs pour Aïd Al Fitr
Les enfants sont les petites stars de la fête.

Plus que deux jours qui nous séparent de Aïd Al Fitr, l’une des plus belles fêtes religieuses qui se caractérisent par la joie et la convivialité. Cette fête occupe une place particulière chez les Marocains et les musulmans en général. C'est une journée spéciale qui met un terme à un mois de jeûne, où les sens, les appétits et l'endurance ont été mis à l'épreuve. Même s’il n’est pas toujours facile de rester fidèle aux mœurs, les Marocains font tout leur possible pour s’accrocher aux traditions transmises de génération en génération. D’ailleurs, depuis quelques jours, tout le monde ne parle que des préparatifs pour Al Aïd. Même si les aspects de la célébration de cette fête diffèrent d'une ville à une autre et d'une région à l'autre, le point commun de ces festivités reste le port de vêtements traditionnels pour se rendre aux lieux de prière, l'échange de visites, l'accompagnement des enfants pour des sorties en famille…

Qui dit préparatifs pour Al Aïd dit préparation de mets et de gâteaux spéciaux pour cette occasion. On voit de moins en moins les mères de famille préparer des petits fours à la maison. De nos jours, presque tout le monde préfère le prêt à consommer. Durant cette dernière semaine de Ramadan, les boulangeries spécialisées dans la confection de gâteaux traditionnels sont prises d’assaut. «Je suis venue récupérer ma commande pour Al Aïd comme d’habitude. J’ai pris deux kilos de sablés variés à 80 DH/le kilo et un kilo de gâteaux aux amandes à 120 DH», lance Jamila, 45 ans, mère de famille. L’événement phare de cette fête est bien sûr les nouveaux vêtements des enfants. Tous les parents sont préoccupés par ce sujet. Il suffit de faire un petit tour du côté des magasins de vêtements, surtout ceux des enfants, pour se rendre compte qu’ils sont pris d’assaut par les citoyens, même s’il est parfois difficile de satisfaire tous les besoins de leurs chérubins.

«La vie est devenue trop chère et nous avons beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Vacances, Ramadan, Aïd Al Fitr, bientôt la rentrée scolaire puis Aïd Al Adha, toutes les occasions de grandes dépenses se suivent dans la foulée, et on ne peut que suivre ce rythme accéléré. Les vêtements des enfants sont trop chers. Ils sont parfois même plus chers que ceux des adultes, mais on n’a pas le choix. Nous sommes obligés de faire des efforts pour faire plaisir à nos bambins», confie Sanaa, 35 ans, mère de deux filles. «Un simple habit en deux pièces, pour les filles comme pour les garçons, peut coûter jusqu’à 400 DH, au minimum. Sans compter les chaussures. Lorsqu’on a un seul enfant et qu’on veut le gâter, ce n’est pas grave. Mais pour les familles à revenu moyen, c’est un vrai massacre», poursuit-elle.

Pour Abdelkrim Belhaj, psychosociologue, le fait de dépenser pour l’achat des habits à l’occasion de Aïd Al Fitr ne repose pas sur une simple logique de consommation. «Cette fête se présente comme un moment réunissant l’utile à l’agréable d’une part, et traduisant, d’autre part, la fin du mois du jeûne, non seulement attendu avec impatience, mais perçu aussi comme un moment de salut. Alors, la joie est exprimée en termes vestimentaires, entre autres, ce qui conduit certains à des sacrifices financiers, bien que justifiés à leurs yeux. Dans ce cadre, il s’agit d’une forme de dissonance cognitive que les gens tendent à conjuguer dans leurs manières de faire à l’occasion du Aïd, d’autant plus que les comportements d’achat sont générés par une dynamique psychosociale commandée par un processus inconscient», souligne Belhaj.

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