Le taux de chômage devrait tourner cette année autour de 10%, selon le HCP, après 9,2% en 2013. Le Haut Commissariat au Plan (HCP) table sur un volume net d’emplois de seulement 52.000 postes. Rappelons qu'au premier trimestre de l'année, le chômage avait atteint 10,2%. Le marché de l'emploi ne devrait donc guère s'améliorer cette année du fait du ralentissement économique. Déjà en 2013, le tassement de la croissance non agricole s’était répercuté sur la situation du marché du travail en milieu urbain. Selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib, ce dernier a poursuivi sa dégradation, avec une création de 26.000 emplois contre 48.000 en 2012 et 103.000 en 2011. Conséquence : le taux de chômage a connu une hausse importante, notamment parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans avec un taux passant de 33,5 à 36%, malgré une baisse du taux d’activité. Par contre, 88.000 postes ont été créés en zones rurales du fait d'une bonne campagne après une perte de 47.000 en 2012. Au total, l’économie nationale aura créé plus de 114.000 postes, alors que le nombre d’arrivées sur le marché du travail a frôlé les 157.000. Ce qui s’est traduit par une hausse de 0,2 point du taux de chômage.
Par secteur, l’emploi dans le BTP s’est à nouveau contracté avec une perte de 50.000 postes, alors que le secteur des services se confirme comme le premier pourvoyeur d'emplois. L’industrie, pour sa part, n’aura connu qu’une faible création de postes après quatre années de pertes. La Banque centrale affirme que dans ces conditions, la productivité apparente du travail s’est inscrite en décélération, en raison de la baisse de l’écart entre les rythmes de croissance de la valeur ajoutée et l'emploi non agricoles. Parallèlement, les coûts salariaux ressortent en augmentation, comme l’indiquent les évolutions en termes réels du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), du salaire minimum agricole (SMAG) et de l’indice des salaires moyens dans le secteur privé.
Selon les services de Abdellatif Jouahri, la population active âgée de 15 ans et plus a progressé de 1,4% en 2013 à 11,7 millions, avec un rythme de 1,6% en milieu rural et de 1,2% en zones urbaines. Cette population reste peu féminisée, avec un taux de seulement 26,8%. Elle est faiblement qualifiée puisque la part des non-diplômés en représente 60%. «Tenant compte de l’évolution démographique, le taux d’activité a poursuivi sa baisse, bien qu’à un rythme relativement faible. Il s’est établi à 48,3% après 48,4% un an auparavant, recouvrant une diminution de 42,8% à 42,4% en zones urbaines et une hausse de 57% à 57,4% en milieu rural», indique Bank Al-Maghrib. Notons que les replis les plus importants ont été enregistrés pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, avec 1,3 point de pourcentage et les diplômés avec 0,6 point.
Cependant, ce taux s’est amélioré de 0,9 point pour la tranche d’âge 25-34 ans et de 1,2 point pour les femmes en milieu rural. La qualification de la main-d’œuvre est le maillon faible de l’emploi au Maroc. Banque Al-Maghrib indique qu’en dépit de son amélioration continue ces dernières années, elle demeure globalement faible.
Concrètement, les non-diplômés constituent près des deux tiers de la population au chômage, alors que ceux ayant un diplôme de niveau moyen en représentent à peine 25,5% et les détenteurs d’un diplôme de niveau supérieur 11,3%. La déclinaison sectorielle fait ressortir que les non-diplômés constituent 85,8% de l’emploi agricole, 64,5% des effectifs du BTP, 56,4% du commerce et 52,8% dans l’industrie. Les diplômés sont concentrés dans l’administration générale avec une proportion de 23,3% qui détient un diplôme de niveau moyen et 42,1% de niveau supérieur.
