L’Institut national des postes et télécommunications (INPT), l’Association Ribat Al Fath pour le développement durable et Clinatec (centre de recherche biomédicale technologique et translationnel) de Grenoble-France, ont organisé conjointement un colloque international sur la thématique : «Quelles nanotechnologies pour la médecine au Maroc ?» L’objectif : faciliter la mise en place de collaborations entre chercheurs et médecins locaux, ou à l’échelle internationale, avec Clinatec. Ce qui se traduit concrètement par la constitution de nouvelles équipes de chercheurs et médecins marocains ou d’équipes franco-marocaines, mais aussi par la création, au sein de l’INPT, d’un laboratoire de recherche.
À noter que le colloque, qui s'est clôturé hier, a été marqué par la présence de Monsieur El Hossein El Ouardi, ministre de la Santé, Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Azdine El Mountassir Billah, directeur général de l’ANRT, Abdelkrim Bennani, président de l’Association Ribat Al Fath, et Omar Fassi Fihri, secrétaire perpétuel de l'Académie Hassan II des sciences et techniques.
Il a également vu la participation d’éminents conférenciers en provenance du Maroc, de France ou d’Arabie saoudite. Ensemble, ils ont débattu deux jours durant de l’introduction de la nanotechnologie en médecine et ont pu partager leur savoir en matière des nouvelles technologies pour l’imagerie médicale, le traitement du cancer par les nanomatériaux ou encore de ses applications pour la neurochirurgie.
Les applications en médecine
Les applications médicales des nanotechnologies s’avèrent très prometteuses du fait de la possibilité offerte par la miniaturisation et l’ultra-miniaturisation d’interagir de façon ciblée avec des entités biologiques telles que les tissus, les cellules, et même les molécules. Les nanotechnologies constituent donc un véritable espoir pour le développement de nouvelles techniques médicales de diagnostic, de thérapie ou de suivi des patients.
Concrètement, cela pourrait par exemple améliorer le diagnostic in vitro. En effet, la miniaturisation offerte par les microsystèmes et les nanoparticules permet de capter, d’isoler et de mesurer des biomarqueurs, c’est-à-dire des molécules témoins précoces du développement d’une maladie. Ce qui pourrait permettre d’établir des diagnostics précoces pour prévenir le plus tôt possible l’apparition de maladies graves comme le cancer. Ainsi, le diagnostic précoce permettra d’adapter le traitement en fonction, d’une part, des spécificités de la maladie, et en fonction, d’autre part, des caractéristiques de l’individu atteint.
Aussi, l’imagerie moléculaire, en particulier l’imagerie optique de fluorescence, permet d’envisager le ciblage et la détection précise d’organes ou de cellules spécifiques, comme des cellules cancéreuses. Elle permettra ainsi la détection précoce et de plus en plus précise des tumeurs, à un stade indécelable via les méthodes classiques, ainsi que le guidage des biopsies et de certains gestes chirurgicaux.
Enfin, l’introduction de la nanotechnologie dans la médecine et plus particulièrement au niveau des médicaments pourrait avoir un impact considérable. En effet, les nanotransporteurs (particules très fines) alors présents dans le médicament, pourraient, d’une part, franchir certaines barrières biologiques, et, d’autre part, permettre aux médicaments qu’ils contiennent d’atteindre leur cible dans l’organisme en limitant les effets indésirables. Effectivement, le ciblage permet de limiter considérablement les quantités de médicaments à apporter à l’organisme pour obtenir localement la dose efficace. Il permet également de limiter les effets secondaires sur des organes non ciblés et in fine de réduit la dose de médicaments au juste niveau nécessaire.
