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L’ambition de faire de l’industrie un pourvoyeur majeur d’emploi

La stratégie industrielle 2014-2020, présentée mercredi 2 avril à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, devrait permettre de créer 500 000 emplois, dont 50%, grâce aux Investissements directs étrangers (IDE), qui ont connu une évolution atteignant un taux moyen annuel de 23% depuis 2009, et l’autre moitié provenant du tissu industriel national rénové. Cette stratégie est dotée d’une enveloppe de 20 milliards de dirhams
(1,8 milliard d’euros) et vise à porter la part du secteur de l’industrie dans le PIB de14% à 23%.

L’ambition de faire de l’industrie un pourvoyeur majeur d’emploi
Le plan national devrait générer de l’emploi de manière à absorber une grande partie des nouveaux entrants sur le marché du travail d’ici 2020.

À l’occasion de la cérémonie de présentation de cette nouvelle stratégie, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, a annoncé que le nouveau plan prévoit la création d’un fonds de développement industriel et ambitionne de garder le cap des Métiers mondiaux du Maroc (MMM) tout en intégrant les autres filières du tissu industriel national. «Ce plan capitalise sur les réalisations et les acquis accomplis, tels que l’aéronautique, l’automobile ou l’Offshoring», a indiqué M. Elalamy, ajoutant que le programme se veut aussi «inclusif et réintègre les industries classiques nationales, créatrices d’emplois, d’autant plus qu’elles ont grandement besoin d’une nouvelle impulsion pour retrouver leur dynamisme».

Dans cette optique, le plan s’articule autour de dix mesures clefs, regroupées en trois blocs, dont le premier permettra de réduire l’atomisation sectorielle et de construire une industrie mieux intégrée. Il s’agit des logiques d’écosystèmes qui, selon M. Elalamy, visent le développement des écosystèmes autour d’entreprises locomotives, et ce dans l’objectif de créer une nouvelle dynamique et une nouvelle relation entre les grandes structures et les petites et moyennes entreprises, afin qu’une «fertilisation croisée puisse se mettre en place». Cette nouvelle approche favorisera davantage la sécurité et la pérennité des PME. Ces derniers offriront «leur créativité, leur sens de l’innovation et leur agilité», permettant ainsi aux entreprises leaders de garder le sens de l’avenir. Et de préciser que l’ensemble devrait générer de l’emploi de manière à absorber une grande partie des nouveaux entrants sur le marché du travail d’ici 2020. Cette volonté de transformation industrielle est animée par l’ambition de faire du secteur un «pourvoyeur d’emploi majeur», notamment pour les jeunes, a fait observer M. Elalamy. En effet, en utilisant les écosystèmes comme réducteurs de disparités entre les secteurs, «nous souhaitons tirer vers le haut l’ensemble de notre appareil productif», a-t-il poursuivi, notant qu’il s’agit d’un véritable cercle vertueux, porteur d’une dynamique autosoutenable. Outre cette volonté de booster l’employabilité des jeunes, ce programme a pour vocation, dans ce même cadre de cette logique d’écosystème, l’optimisation des retombées sociales et économiques de la commande publique à travers la compensation industrielle (l’Offset) et représentant 20% du PIB.
Par ailleurs, M. Elalamy, a insisté, lors de son intervention, sur la mise en place d’un dispositif complet d’intégration de la TPE, qui inclut la création d’un statut de l’autoentrepreneur, un volet fiscal adapté, une couverture sociale, un accompagnement et un financement dédiés, permettant ainsi la transition «de l’informel vers le formel».

Dans la nouvelle stratégie, la formation n’est pas en reste.

En effet, pour développer les compétences et la qualification des jeunes en adéquation avec les besoins des entreprises, M. Elalamy a mis l’accent sur la nécessité de former, pour chaque écosystème, un nombre suffisant de professionnels, notamment les techniciens, en impliquant les grandes structures.
À cet égard, il a cité l’exemple du programme «Skills» de l’OCP qui pourra être généralisé à travers le Royaume. L’autre volet important de cette stratégie est relatif à la mise en place d’outils de soutien pour améliorer la compétitivité des PME. Selon le ministre, l’enjeu premier est «d’instiller chez la PME une démarche d’innovation et d’amélioration de la qualité, en offrant à ces entreprises un accès aux investisseurs, au financement et aux marchés». Enfin, la vocation mondiale du Maroc constitue l’autre pierre angulaire de ce plan en faisant «du Maroc une nation qui se projette dans le monde, de manière encore plus audacieuse,
tout en préservant ses acteurs industriels». Cette nouvelle stratégie d’accélération industrielle, qui s’inscrit dans la continuité du pacte national pour l’émergence industrielle (PNEI), s’est fixé de nouveaux challenges en matière de développement du tissu industriel national, de la promotion de l’emploi, de l’encouragement de l’auto-entrepreneuriat, du renforcement des investissements et de la qualification des compétences par la formation…

En fait, le Maroc a les moyens de ses ambitions, car il «dispose de l’énergie collective et des ressources humaines et matérielles pour effectuer cette transformation nécessaire». 


Une stratégie au service du développement

«La nouvelle stratégie vise à assurer une montée en gamme de l’industrie locale et à mieux faire fructifier les succès enregistrés durant la dernière décennie dans l’aéronautique ou encore l’automobile. En effet, le plan national d’accélération industrielle succède au Pacte national pour l’émergence industrielle (PNEI) lancé à Fès le 13 février 2009. Celui-ci entre dans le cadre de la politique industrielle du Maroc, menée depuis 2005 et qui s’articule autour du plan Émergence renforcé en 2009 par le Pacte pour l’émergence industrielle. Ce Pacte, qui a été scellé entre le gouvernement et le secteur privé, couvrait la période 2009-2015 et offrait plus de visibilité aux investisseurs. Doté d’un budget de 12,4 milliards de DH, il ambitionnait de créer quelque 220 000 emplois et de générer, chaque année, 50 milliards de DH de plus de PIB et autant en investissements industriels privés ainsi que 95 milliards de DH d’exportations en plus. En somme, le plan s’était fixé de répondre à trois besoins : relancer les filières industrielles où le Maroc peut se considérer comme plus avantageux et compétitif, renforcer le tissu entrepreneurial et assurer une planification institutionnelle susceptible d’améliorer la gouvernance du secteur et l’efficience de ses programmes. L’employabilité a également été l’un des axes de ce plan. En effet, l’objectif étant de créer des emplois pérennes et réduire ainsi le chômage urbain, un des grands paris du Maroc actuel dont la stabilité politique devrait booster le progrès économique et mettre l’accent davantage sur les lacunes enregistrées en matière de politique sociale et de développement humain.

Programme «Skills» de l’OCP, une expérience réussie

Lors de la présentation de la nouvelle stratégie industrielle 2014-2020, le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a mis l’accent sur l’efficacité du programme «Skills» de l’OCP qui devrait être généralisé pour assurer la qualification des ressources. Un programme ambitieux qui s’articule autour de 3 axes. Le premier a pour vocation la promotion des valeurs de l’entrepreneuriat et de l’initiative privée. À cet égard, l’OCP s’engage auprès des porteurs de projets et permet aux entrepreneurs de disposer des outils nécessaires à l’accomplissement de leurs objectifs afin de contribuer au développement socio-économique de leur région. À cet effet, l’office a mis en place des moyens de financement, d’encadrement et d’accompagnement nécessaires à la concrétisation des projets novateurs. Le deuxième axe vise le renforcement de l’employabilité des personnes établies dans les régions où l’OCP est présente. Pour ce faire, l’OCP a mis en place, en partenariat avec différentes institutions publiques et privées, des plans de formation de qualité pour développer les potentiels. Quant au dernier volet, il consiste en la mise en œuvre d’un plan de recrutements concernant 5 800 emplois pour les besoins industriels et de service au niveau des sites OCP. Le processus de recrutements est basé sur des critères de sélection rigoureux et s’est déroulé en toute transparence.

Métiers mondiaux du Maroc

Les Métiers mondiaux du Maroc (MMM) regroupent tous les métiers de l’offshoring, de l’électronique, des équipementiers automobiles, de l’aéronautique et spatiale, de l’agroalimentaire et du textile et cuir. On les retrouve au cœur de la stratégie industrielle nationale. En effet, l’un des objectifs majeurs du plan Emergence était le repositionnement du tissu industriel national sur les métiers mondiaux qui représentent 70% de la croissance industrielle. Les MMM comprennent deux catégories : les métiers orientés Investissements directs étrangers (IDE) et les métiers dit Traditionnels. Cette même volonté fait également le pilier du nouveau Programme d’accélération industrielle qui veut garder le cap des MMM et intégrer les autres filières du tissu industriel national, en capitalisant nécessairement sur les réalisations et les acquis accomplis tels que les métiers de l’aéronautique, de l’automobile ou de l’Offshoring.


Le FDI constituera «le bras armé financier» du Programme d’accélération industrielle

Le Fonds de développement industriel (FDI), qui sera créé dans le cadre du Programme d’accélération industrielle et doté d’une enveloppe de 20 milliards de dirhams d’ici 2020, constituera «le bras armé financier» de ce plan, a indiqué le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy. Selon le ministre, ce fonds d’accompagnement, doté d’une enveloppe financière jamais mobilisée auparavant, permettra au tissu industriel de se consolider, de se moderniser et de développer sa capacité de substitution de produits importés. À travers le FDI, l’industrie nationale «aura les moyens de ses ambitions, de mise à niveau, de développement et d’internationalisation», a-t-il dit. Dans ce cadre, M. Elalamy a précisé que six dynamiques sont mises en œuvre pour soutenir la réforme industrielle escomptée, à savoir la mobilisation de 1 000 hectares de fonciers publics locatifs, l’engagement du secteur bancaire pour soutenir activement l’industrie et la refonte du système de garantie publique aux PME va être enclenchée.
S’y ajoutent la refondation et l’adaptation de la Charte de l’investissement, la poursuite de l’exemplarité de l’État dans le respect des délais de paiement et le lancement du regroupement des outils d’appui et de promotion.

Moulay Hafid Elalamy.

Le Programme national d’accélération industrielle a établi pour le secteur bancaire une feuille de route claire

Le Programme national d’accélération industrielle (2014-2020) a établi pour le secteur bancaire une feuille de route claire lui permettant d’appuyer et d’accompagner le secteur industriel au cours de la période de mise en œuvre de ce plan, a souligné le président-directeur général du Groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani.
Dans une déclaration à la MAP, M. El Kattani a indiqué que cette vision stratégique porte aussi sur nombre de leviers qui auront un impact positif sur l’investissement industriel, logistique et de services dans le Royaume.
Dans ce cadre, il a assuré que son groupe bancaire s’engageait à long terme, dans le cadre de ce programme, à accompagner des entreprises industrielles, à fournir la consultation et l’accompagnement aux porteurs des projets industriels, dont les grandes entreprises ou celles qui seront créées dans le cadre de cette stratégie.Selon M. El Kattani, le groupe a également signé un contrat avec le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique pour apporter l’appui nécessaire aux sociétés et aux porteurs des projets avec un taux d’intérêt très intéressant, notamment pour les petites et moyennes sociétés.

Mohamed El Kettani.

Le Programme national d’accélération industrielle donnera une nouvelle dynamique au secteur industriel national

 Le Programme national d’accélération industrielle (2014-2020) donnera une nouvelle dynamique au secteur industriel au Maroc, a indiqué la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Meriem Bensalah-Chaqroun. Dans une déclaration à la MAP, Mme Bensalah-Chaqroun a souligné que la CGEM salue ce plan et œuvrera pour sa mise en œuvre, aux côtés des autres partenaires, pour favoriser la compétitivité et insuffler une nouvelle dynamique à l’économie nationale. À cet égard, elle a demandé au gouvernement d’élaborer une charte visant à rendre l’entreprise marocaine plus compétitive, développée et à forte valeur ajoutée à l’échelle continentale et mondiale. À rappeler que Mme Bensalah-Chaqroun a auparavant annoncé que suite à l’étude commanditée pour booster l’industrie, vingt-neuf mesures prioritaires ont été proposées par la CGEM pour «bâtir un modèle économique marocain». Ces mesures nécessitent une mise en œuvre rapide pour «réhabiliter l’investissement industriel axé sur le développement de la PME». Cette dernière présentait, vendredi 28 mars au siège de la Confédération à Casablanca, le détail de cette étude intitulée «Les leviers de la compétitivité des entreprises marocaines».

Meriem BensalahChaqroun.

S.M. le Roi continue d’inscrire l’industrie marocaine dans la modernité et l’excellence

S.M. le Roi Mohammed VI, «continue d’inscrire le Royaume du Maroc et son industrie dans la modernité et l’excellence», a souligné la députée européenne, Mme Rachida Dati. «Ce nouveau plan stratégique, qui se base sur les secteurs moteurs de la croissance, fer de lance de l’économie marocaine, comme l’aéronautique ou l’automobile, ambitionne de réintégrer les industries classiques du pays créatrices d’emplois», a affirmé Mme Rachida Dati dans un communiqué. Les mesures-clés de ce programme enclencheront une dynamique qui profitera à tous, petites et grandes entreprises, tout en favorisant la création, d’ici 2020, de plus d’un demi-million d’emplois qui seront notamment destinés à la jeunesse marocaine, a ajouté Mme Rachida Dati, rappelant qu’un Fonds d’investissement industriel public sera également créé et doté d’une enveloppe de 20 milliards de DH d’ici 2020. Mme Dati a précisé qu’après la tournée africaine de S.M. le Roi, qui a été couronnée de succès, ce «plan ambitieux conforte la place déterminante du Royaume du Maroc dans l’économie mondiale d’aujourd’hui».
«En capitalisant sur ses atouts, son savoir-faire et sa place de choix à la croisée de l’Europe et de l’Afrique, le Royaume du Maroc s’inscrit ainsi dans une véritable dynamique de révolution économique», a affirmé Mme Dati.

Rachida Dati.

L’importance du rapprochement entre les zones industrielles et logistiques dans la création d’une industrie intégrée et développée

Le ministre de l’Équipement du transport et de la logistique, Aziz Rabbah, a souligné l’importance de l’adoption d’une politique visant le rapprochement entre les zones industrielles et logistiques afin de créer un secteur industriel compétitif, intégré et développé. Dans une déclaration à la MAP à l’occasion du lancement mercredi à Casablanca, sous la Présidence de S.M. le Roi Mohammed VI, du Programme national d’accélération industrielle (2014-2020), M. Rabbah a mis en avant la nécessité d’adopter une politique intégrée et coordonnée portant sur la réalisation des infrastructures nécessaires pour la mise en valeur du secteur industriel ambitieux.

Selon le ministre, il sera procédé à l’adoption de la compensation industrielle qui vise à drainer le plus grand nombre possible de sociétés concernées par les secteurs du transport et de la logistique.
Il a également rappelé les réalisations accomplies par le Royaume dans des secteurs qui ont été dominés, jusqu’à peu, par les pays développés comme l’aéronautique, l’industrie automobile et l’offshoring, ajoutant que ces réalisations sont le fruit de la confiance dont jouit le Maroc auprès des bailleurs de fonds et investisseurs mondiaux.

Aziz Rabbah.

Dossier réalisé par Najat Mouhssine,
Souad Bari et El Mahjoub Rouane


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