«L’État islamique assiège totalement les environs de Aïn al-Arabe (Kobani en kurde)», selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme l'OSDH. Aïn el-Arabe, située dans la province septentrionale d'Alep et frontalière de la Turquie, est la troisième ville kurde de Syrie après Qamishli (province de Hassaka, nord-ouest) et Afrine (province d'Alep). Les combats aux alentours de Aïn al-Arabe, qui durent depuis deux semaines, font rage depuis samedi soir, les Kurdes défendant farouchement leur bastion. Selon l'OSDH, l'EI contrôle désormais près de 250 des 700 km de frontière entre la Syrie et la Turquie. Depuis l'apparition de l'EI, les combats font rage entre Kurdes et jihadistes, les premiers défendant à tout prix leurs zones où ils avaient instauré une sorte d'autonomie depuis le début de la guerre en Syrie. Ce conflit avait commencé comme une révolte pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une insurrection armée.
Mais celle-ci a dégénéré en guerre civile et la montée de jihadistes bien armés et gagnant du terrain face aux rebelles a changé le visage du conflit.
Combats entre les rebelles et le Hezbollah libanais
Les Kurdes forment la plus importante minorité ethnique en Syrie, où ils représentent plus de 10 pour cent de la population d’avant-guerre, estimée à 23 millions d’habitants. Ils vivent principalement dans la province pauvre d’Hassakeh, dans le nord-est du pays, entre les frontières de la Turquie et de l’Irak. Le conflit en Syrie, qui a commencé en mars 2011, a fait plus de 170.000 morts, selon les militants de l’opposition. Depuis le début du conflit syrien en 2011, le voisin libanais essuie de plein front les combats que se livrent les différents belligérants. Hier lundi, un combattant du Hezbollah libanais et trois rebelles syriens ont été tués dans de violents combats à la frontière, a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité libanais. «Les heurts entre les deux camps sont quotidiens, mais cette fois ici il semble que c'est le Hezbollah qui est passé à l'attaque pour en finir avec les poches rebelles», a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Dans des rapports, l'armée libanaise a évoqué des infiltrations de combattants de l'opposition via Aarsal. Selon l’ONG, des centaines de rebelles sont toujours cachés dans les collines et les grottes dans les montagnes du Qalamoun, après leur retrait des villages, et y mènent régulièrement des attaques contre les positions du régime et du Hezbollah. Dans plusieurs rapports, l’armée libanaise a évoqué des infiltrations de combattants de l’opposition et d’après des militants, les rebelles se rassemblaient dans les environs d’Aarsal, une région montagneuse et assez désertique, «pour se reposer». Cette zone sert aussi de point de passage pour les médicaments, les armes légères et les blessés.
