Le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle avait annoncé en janvier dernier que le système informatique «Massar» sera utilisé cette année dans le cadre de l'opération de conservation et de gestion des notes des contrôles continus des élèves, conformément aux dispositions des circulaires régissant l'opération d'évaluation des trois cycles d'enseignement. Depuis cette annonce, ce système informatique ne cesse de faire parler de lui. Après les nombreuses manifestations des élèves, ce sont les enseignants qui sont maintenant en colère. D’après ces derniers, il fallait leur accorder plus de temps pour s’habituer à ce nouveau système informatique avant de le rendre officiel. «Quand on nous a présenté le système “Massar”, on nous a fait comprendre que ce système s’inscrit dans le cadre d'une vision qui a pour objectif de servir l'intérêt des élèves et de moderniser la gestion scolaire.
Pourtant, les conditions dans lesquelles nous avons travaillé lors de la saisie des notes des contrôles continus pour le premier semestre sont lamentables», fustige Leila, enseignante dans une école primaire à Fès. «Nous n’avons été informés par la mise en place du système “Massar” que vers la fin du mois de janvier et du coup, nous n’avions pas eu assez de temps pour nous familiariser avec ce nouveau système. C’était vraiment difficile», poursuit-elle. Le système «Massar», qui a pour objectif de garantir les principes de transparence et d'égalité des chances entre tous les élèves à travers le suivi individuel de chaque élève, serait plein d’imperfections selon les enseignants. «Nous avons rencontré beaucoup de problèmes lors de la saisie des notes des contrôles continus pour le premier semestre. Ce système dit informatique “bug” tout le temps, ce qui n’est pas pratique du tout, surtout que nous avons des centaines de notes à saisir», déplore Redouane, enseignant dans un collège à Rabat. Et d’ajouter : «Pire encore, si un enseignant a le malheur de saisir une fausse note, il ne peut plus corriger son erreur, et c’est l’élève qui payera les pots cassés, car c’est tout le bulletin qui est faux. Et malheureusement ce genre de faute n’est pas rare».
Rappelons que la mise en application de ce logiciel, qui a été conçu dans sa globalité par des cadres et des techniciens du ministère de l’Éducation nationale, rentre dans le cadre les avancées que connaissent les systèmes de communication numérique. D’après le ministère de tutelle, la modernisation des mécanismes de gestion du système rend nécessaire l'accompagnement des évolutions mondiales en ce qui concerne le travail dans un milieu écologique propre prenant en considération les conditions de préservation de l'environnement et dépassant les aspects négatifs résultant du recours au contenu numérique. Pour le ministère, «Massar» vise la maîtrise des opérations liées à la rentrée scolaire en assurant le bon déroulement des opérations d'inscription et de réinscription, de mobilité individuelle et collective des élèves et d'orientation, outre le renforcement des différents aspects de l'évaluation éducative.
