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Maroc Telecom répondra-t-il favorablement à la décision de l’ANRT concernant le dégroupage ? Le 19 juin 2014, le régulateur du marché a, en effet, publié une décision qui devrait, théoriquement, en finir avec le monopole de fait de Maroc Telecom sur le segment de l’ADSL (99% de parts). Dans cette décision, l’Agence a sommé Maroc Telecom de lui soumettre, dans un délai franc de 45 jours (à compter de la date de notification de la décision de l’Agence), une offre technique et tarifaire de gros passive d’accès à sa sous-boucle locale fixe filaire. Au cas contraire, c’est le régulateur lui-même qui va imposer de nouveaux tarifs de partage d’infrastructures. Quel que soit le cas, les deux autres opérateurs, Méditel et Inwi, devraient au final commercialiser des offres ADSL. C’est l’objectif du régulateur qu’il peine à concrétiser depuis belle lurette. En effet depuis 2004, date de la publication de la première Note d’orientations du secteur des télécoms au Maroc (à l’époque de l’ex-DG de l’ANRT, Mohamed Benchaâboun), qui oblige Maroc Telecom à partager son infrastructure télécoms, les deux autres opérateurs n’ont pas osé le dégroupage.
Mais cette fois-ci, il semble que ce sera la bonne. Et si les deux autres acteurs franchissent le pas et commercialisent l’ADSL, il est clair que le jeu de la concurrence favorisera la baisse des tarifs. Au grand bonheur des consommateurs, qui doivent, aujourd’hui, souscrire à un abonnement de téléphonie fixe pour pouvoir s’abonner à un accès ADSL (une condition qui serait rendue désuète avec l’arrivée de nouveaux acteurs). Les prix affichés par l’opérateur historique tournent autour de 199 DH et 599 (fixe inclus) pour les particuliers.
Rappelons que la Banque mondiale classe le Maroc (dans une étude publiée le 6 février 2014) parmi les pays de la région MENA qui accusent du retard au niveau de l’accès à l’Internet et son utilisation et la création des contenus numériques. Selon l’organisation mondiale, les services Internet haut débit se développent plus lentement dans la région MENA que dans d’autres régions émergentes d’Europe et d’Asie. Mais une autre étude publiée plus tard (début juillet 2014) par le cabinet Arab Advisors Group a estimé que le Maroc est le pays où les prix de l’Internet ADSL seraient «les moins chers» dans le monde arabe. L’étude s’est intéressée aux prix de l’ADSL dans 19 pays arabes.
Rappelons que l’accès Internet ADSL à 4 Mbits/s représente la plus grande part des abonnements au Maroc avec 73,81% des abonnements ADSL en mars 2014 suivi du 8 Mbits/s avec 14,19% et du 12 Mbits/s avec 10,5%. Selon les derniers chiffres de l’ANRT, le parc des abonnés Internet ADSL a enregistré une hausse de 6,09% au cours du premier trimestre 2014. Sur une année, il marque une hausse de 22,7%.
