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L’USFP toujours en proie aux dissensions internes

Depuis le dernier congrès, deux courants s’affrontent au sein de l’USFP, chacun prétendant défendre les principes authentiques du parti. L’entente étant loin d’être au rendez-vous, le spectre de la scission n’est toujours pas écarté.

L’USFP toujours en proie aux dissensions internes
Le temps de l'unité au sein de l'USFP semble bien révolu.

Visiblement, la crise au sein de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) n’est pas près d'être surmontée. Déclenchée au lendemain du neuvième congrès (en décembre 2012), la menace de la scission du parti de la rose semble toujours à l'ordre du jour. Les deux clans qui s’opposent, celui de Driss Lachgar, élu lors du dernier congrès, et le groupe d’Ahmed Zaïdi, qui avait échoué à accéder au titre de premier secrétaire du parti, campent sur leurs positions, chacun se prévalant de défendre les principes du parti. Après la «trêve» tacite observée, depuis que Driss Lachgar a pu récupérer la présidence du groupe parlementaire socialiste à la Chambre des représentants, la confrontation est de retour.

S’affirmant comme un courant structuré, doté d’un secrétariat national, le «courant démocratie et ouverture», dont le chef de file est Ahmed Zaïdi, vient de publier un communiqué incendiaire où il descend en flammes le premier secrétaire de l’USFP. Les critiques sont pour le moins acerbes : dégradation continue sur les plans organisationnel et d’encadrement, pratiques antidémocratiques, décadence politique, mascarade du congrès de la Jeunesse ittihadie, complot contre l’unité de la FDT. Le communiqué ne fait pas dans la dentelle, fustigeant par la même occasion ce qu’il appelle la volonté destructrice du «Zaïm», en parlant de Driss Lachgar. Sur le même ton fulminant, le document du groupe Zaïdi souligne en conclusion qu'«en réitérant que le Courant n’est pas une fin en soi, mais un moyen, les militants et militantes assurent qu’ils ne resteront pas les bras croisés face à la situation destructrice que subit le parti et qu’ils veilleront ensemble à entreprendre toutes les démarches décisives qu’exigerait la situation, quand bien même elles seraient amères». Une conclusion qui laisse la porte ouverte à toutes les éventualités.

Interpellé à ce sujet, Ahmed Zaïdi n’a pas été vraiment très explicite quant à la possibilité que ce bras de fer débouche sur une scission. «Toutes les éventualités sont là. On va aller jusqu’au bout parce que notre objectif est clair, sauver le parti et sauvegarder les principes fondamentaux de l’USFP. Les membres de notre groupe sont engagés pour militer à travers toutes les voies juridiques et légitimes, même s’il faut prendre les décisions les plus dures», nous a-t-il déclaré.

Parmi ces voies juridiques à emprunter figurent des manifestations, des sit-in et le boycott de toutes les instances que le courant démocratie et ouverture considère comme choisies de manières illégales. «S’il est impossible de trouver une solution, on sera en droit d’agir autrement», affirme M. Zaïdi. Est-ce que cela peut conduire jusqu’à la scission ? Ahmed Zaïdi répond : «toutes les éventualités sont là». Mais, il rappelle quand même que, jusque-là, le courant démocratie et ouverture, depuis sa création, a toujours privilégié l’unité du parti. Il a rappelé à ce niveau les concessions faites, notamment le fait de renoncer à la direction du groupe parlementaire où le groupe Zaïdi est pourtant majoritaire. «C’est la prochaine réunion nationale du courant démocratie et ouverture qui va décider des mesures et des décisions à prendre. Les préparatifs pour ce rendez-vous demandent beaucoup d’efforts et donc du temps. Mais il sera fixé pour les prochains jours, début septembre au plus tard», souligne M. Zaïdi.

Bien sûr, Driss Lachgar et son entourage défendent leurs positions. Dans le dernier entretien qu’il nous avait accordé, le premier secrétaire de l’USFP considère que toutes les actions qu’il mène relèvent de l’application des recommandations du dernier congrès. Il nous avait même affirmé qu’il n’avait rien contre l’institution d’un courant au sein du parti, mais à condition que cela soit décidé par le congrès.

Dans le même sens, Hanane Rihab, membre du bureau politique de l’USFP, souligne que la direction et les instances de l’USFP ont été élues par le congrès. «Les dénigrer ou les accuser d’inaptitude revient à dénigrer la volonté de tous les usfpéistes qui les ont choisies et de les considérer comme des idiots. Nous sommes dans une phase cruciale de changement qui vient en réponse aux changements que connait la société.
Il est révolu le temps de la tutelle des élites…», répond-elle aux détracteurs du clan Lachgar. Pour elle, l’USFP n’est pas à ramener à la seule personne du premier secrétaire du parti qui, selon elle, «jusqu’à aujourd’hui, ne s’est pas écarté de l’application du projet tracé, unanimement, par les usfpéistes lors du dernier congrès».Plus que cela, elle défie ses détracteurs de présenter la moindre preuve concrète de ce qu’ils avancent.

Visiblement donc, le bras de fer ne manquera pas d’avoir ses suites lourdes de conséquences, étant donné que les accusations et contre-accusations ne sont pas de nature à calmer les esprits. Mais il n’y a pas que cela. Le fait que cette crise touche les ramifications syndicales n’arrange pas les choses. En effet, dans la Fédération démocratique du travail, le courant Zaïdi apporte son plein soutien à «la légitimité démocratique» incarnée par le bureau central dirigé par Abderrahmane Azzouzi, alors Driss Lachgar prend faits et cause pour son rival, Abdelhamid Fatihi.

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