Menu
Search
Samedi 27 Décembre 2025
S'abonner
close
Samedi 27 Décembre 2025
Menu
Search

La transe au rendez-vous avec le mâalem Guinia

Le 2 mai prochain, la Villa des arts de Rabat résonnera, sans aucun doute, au son du gembri du mâalem Guinia et du timbre de sa voix porteuse de messages spirituels appris de la bouche de son père, feu Boubker Guinéa.

La transe au rendez-vous avec le mâalem Guinia
Mahmoud Guinia a hérité de la tagnaouite de ses aïeuls.

Une histoire d’héritage qui n’a cessé d’impressionner les passionnés de tagnaouite et de conquérir d’autres contrées dans le monde. Les concerts de Mahmoud Guinia ont toujours remporté un grand succès. D’où sa nomination de mâalem qu’il a méritée avec honneur. Il reste, en effet, le mâalem de tous.
D’ailleurs, tous les gnaouis du Maroc le confirment malgré leur performance dans ce style. Et pour cause, Mahmoud Guinia a hérité de la tagnaouite de ses aïeuls. Il a été bercé, depuis sa tendre enfance, par les chants de son père feu Boubker. Lui-même considéré comme étant l’un des grands gardiens du temple gnaoui au Maroc.

Dans cette série d’activités, organisée par la Fondation ONA, célébrant l’Afrique, il en reste le plus représentatif et le plus digne du titre gnaoui. Car il l’a dans le sang. «Mahmoud Guinia est incontestablement l’une des figures emblématiques de cette musique millénaire devenue mondialement connue grâce notamment aux fusions avec d’autres sonorités internationales.

Puis, il faut souligner que Guinia est un vrai descendant des esclaves qui furent vendus. D’ailleurs, comme son nom l’indique, il est le porte-flambeau de cette musique gnaouie qui a pu, durant des siècles, préserver ses traditions et ses racines africaines tout en s’imprégnant des différents rythmes et sonorités du Maroc. Cette musique était basée au départ sur une poésie puisée dans le quotidien et les difficultés des anciens esclaves, puis s’est transformée avec le temps en une forme artistique mystique illustrée par des chants et des danses spirituels.

Mahmoud Guinia est le plus représentatif de ce style qu’il a pu porter hors frontières à travers ses multiples fusions avec des instrumentistes de renom. Ses participations aux festivals Jazz au Chellah et celui des Gnaouas d’Essaouira ont fait de lui un grand spécialiste des fusions et lui ont permis d’être sollicité dans de grands événements internationaux» souligne Nabila Ennebet, directrice d’Alhambra Events.
En effet, depuis qu’il a commencé à voler de ses propres ailes, grâce à l’initiation de son père, Mahmoud Guinia n’a jamais arrêté d’animer des «lilas», des veillées de transes, et de participer aux plus grands festivals de musique du monde.

Ouvert aux métissages des genres et des styles, mâalem Guinia a partagé la scène avec des stars mondiales qui n’ont pas manqué d’apprécier sa virtuosité au gembri, instrument qu’il fabrique lui-même, ainsi que les tambours.

Ce concert mythique organisé par la Fondation ONA et Alhambra Events s’inscrira, sans aucun doute, dans les annales de l’histoire de la musique antique. Car, Mahmoud Guinia n'arrête jamais d’innover et de créer d’autres ponts pour cette musique ancestrale. Son rêve est d’ouvrir une école d’enseignement de l’art de tagnaouite dans sa ville natale Essaouira. «Nous avons l’accord des autorités pour l’ouvrir. C’est un projet qui est en cours et nous souhaitons être soutenus par ERMA Gnaoua de Neila Tazi, ainsi que l’Association Mogador, présidée par André Azoulay. Les travaux sont déjà avancés pour la rénovation du local, situé à l’étage de Zaouiya Sidna Blal. Cette idée préoccupait mon époux il y a déjà quelques années, car il a constaté que beaucoup de passionnés s’intéressent à cette musique et veulent en savoir plus sur ses rites.
Donc, au sein de cette école, nous allons leur apprendre tout ce qui concerne la tagnaouite, son histoire, depuis son apparition jusqu’à nos jours», précise l’épouse du mâalem Guinia qui n’a pas manqué d’insister sur le fait que cette musique est bien propulsée au Maroc, «il suffit de la respecter en l’apprenant des vrais maîtres qui l’ont dans le sang. Car beaucoup la pratiquent seulement pour gagner de l’argent et non pour transmettre sa profondeur mystique».

Lisez nos e-Papers