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Respectivement quatrième et cinquième du classement général du championnat national Pro Élite 1, le Wydad et le Raja de Casablanca s’apprêtent à honorer leur 116e confrontation, qui aura lieu samedi prochain à 16 h au stade Mohammed V. Une rencontre qui devrait certainement impacter la suite du parcours des deux géants bidaouis, qui sont toujours en lice pour la deuxième place qualificative à la Ligue des champions de la CAF. Mardi, au complexe El Oasis, les Aigles verts semblaient préoccupés par ce duel fratricide, à l’image de la déclaration de Rachid Slimani : «Nous savons que ce match revêt une importance particulière. D'une part, parce que nos supporters attendent un résultat probant face au grand rival. D'autre part, parce que nous tenons à réinvestir les premiers rangs du classement. Nous essayerons de garder notre concentration. D'autant plus que le WAC reste sur deux victoires consécutives».
Même son de cloche chez Marouane Zemmama, qui revient tout juste de blessure pour prendre part au derby : «J’espère que ce match sera un tournant aussi bien pour l’équipe que pour moi. Nous savons que le fait de jouer le titre est devenu très compliqué, mais je pense que si le MAT venait à s’incliner, et que si nous gagnons samedi, nous reviendrons à 9 points du leader. Là, ce sera peut-être jouable». Le coach Faouzi Benzarti, quant à lui, ne semblait pas aussi tracassé, assurant que cette rencontre était «ordinaire en tout point», hormis le fait que le public sera plus nombreux et plus fervent, et que les deux équipes se doivent de fournir un spectacle de haut niveau et digne des attentes.
Les Winners menacent de boycotter le match
L’ambiance était beaucoup plus électrique dans le complexe Benjelloun du Wydad, où la journée de mardi a démarré avec une grève des joueurs. Ces derniers réclamaient toujours leurs impayés (salaires et primes), surtout après deux victoires consécutives (face à l’OCS et à l’OCK). Cette anarchie n’a heureusement duré qu’une heure, puisque les joueurs ont finalement enfilé leurs tenues pour mener la première séance de la semaine. Le lendemain matin, l’atmosphère était plus détendue, l’échéance de samedi oblige. L’ensemble des joueurs, dont le portier Nadir Lemyaghri, étaient présents. Les résultats des deux dernières semaines ont eu le mérite de booster le moral des Rouges, comme nous l’indique Nabil El Oulji : «Le timing du derby nous arrange, puisqu’on a eu le temps de redresser la barre et d’empocher des points précieux. Sur papier, cette rencontre est comme toutes les autres du championnat national. Néanmoins, une victoire contre le Raja aurait un goût très spécial, et tous les joueurs sont prêts à fournir le maximum pour la réaliser». Le malaise relatif aux incidents du jeudi 20 mars (agression des joueurs et des membres du staff technique) semble donc se dissiper petit à petit, mais il en est toujours autrement chez le public. Les Winners se dirigeraient ainsi vers un boycott du derby, comme ce fut le cas pour les deux dernières rencontres, en guise de protestation contre la vague d’arrestations de leurs membres. Par ailleurs, les billets d’accès au stade ne devraient être mis en vente qu’aujourd’hui, sachant que le WAC (qui reçoit samedi) aurait décidé d'en limiter le nombre à 28 000.
Cherif fait toujours le show
La grève de mardi a connu une scène loufoque, une échauffourée entre l’entraîneur, Mustapha Chahid (Cherif), et le directeur administratif du club, Driss Merbah. Le premier aurait défendu au second de s’adresser à ses joueurs, remontés à cause des salaires et primes non perçus. Face au refus de Merbah d’obtempérer, le ton est rapidement monté entre les deux hommes, qui ont carrément ôté leurs vestes avant de s’accrocher brièvement. Certains Wydadis étaient outrés de voir la situation dégénérer à quelques jours d’un match capital.
