«Je ne fais pas de politique, je suis humoriste et je réagis à des sujets de société»

Le Matin : Vous revenez pour la deuxième fois à Marrakech du Rire, pour présenter le spectacle «À partager»…
Élie Semoun : Mon spectacle a été joué deux mois à Paris. C’est l’occasion de le roder dans de vraies conditions. Je vais faire de nouveaux personnages : un conseil municipal avec le Front national qui s’installe dans une nouvelle ville, un homosexuel travaillant dans un spa qui me fait visiter les lieux, un jihadiste… Je parle aussi de mon fils et un mélange de ma vie privée.

Préférez-vous traiter des sujets politiques ?
La politique m’inspire, mais bien d’autres sujets aussi. Je parle de mon fils adolescent, d’une femme «cougar». Dans «À partager», il y a 13 sketchs et à chaque fois je traite un thème différent. Ce sont des sujets noirs, ma spécialité, mais l’humour prend le dessus. Je ne fais pas de politique, je suis humoriste et je réagis à des sujets de société. On peut rire de ce qui ne va pas. À titre d’exemple, j’ai envie de dire qu’il ne faut pas avoir peur de la religion.

Comment pensez-vous que le public marocain réagira face à la présentation de cette galerie de portraits ?
Je pense que le texte les fera rire comme les Français sans les choquer, même si ce sont des sujets noirs. Je suis toujours en contact avec Jamel Debbouze et mes amis marocains, je sais qu’il y a un humour typique marocain. Ma famille vient du Maroc, mon père est originaire de Taza, j’en parle un peu dans mon spectacle. Je suis heureux de revenir au Maroc et je sais que le public marocain est un public vivant qui sait interagir avec l’artiste. Cette participation au Marrakech du Rire est pour moi comme un retour à la maison.