Le «Matin Éco» : Vous avez lancé, en partenariat avec BMCE Bank of Africa, la première édition de l'African Business Connect. Quelle est la nouveauté apportée par ce concept pour la promotion des exportations marocaines en Afrique ?
Les échanges commerciaux avec le Sénégal ne représentent que 0,22% des flux totaux du Maroc. Comment cet événement pourrait-il, selon vous, booster ces échanges ?
Cette faible part d’échanges n’est que la conséquence directe du manque de communication et de rencontres des hommes d’affaires entre les deux pays. Aujourd’hui, nous avons un partenaire banquier qui nous réconforte dans notre démarche à travers l’organisation de cet événement. C’est une très bonne initiative surtout lorsqu’on sait que le volet financier constitue un grand handicap à la compétitivité intra-africaine.En marge de cette mission d’affaires, Maroc Export a organisé la deuxième réunion du réseau africain des Organismes de promotion du commerce (OPC). Comment s’est déroulée cette réunion où vous deviez arrêter le plan d’action 2016 ?
Ce réseau a été créé l’année dernière à Casablanca. Son objectif est de contribuer à l’émergence économique du continent en créant des synergies entre les différents organismes de promotion du commerce. Ceci doit passer d’abord par le développement des échanges commerciaux intra-africains.Il faut savoir que nous sommes le continent le moins connecté dans le monde. L’Union européenne est connectée à plus de 60% alors que l’Afrique affiche un taux d'à peine 6%. Pour cela, nous avons convenu que les OPC inscrivent dans leur plan d’action, des activités qui se déroulent en Afrique. Que ce soit des foires, salons ou missions BtoB, les OPC devront renforcer ces activités dans le continent et ne pas se contenter des manifestations étrangères. D’ailleurs, nous avons participé à des manifestations à Bamako, au Bénin et à Abidjan et nous multiplions les actions de rencontres BtoB africaines. L’African Business Connect est un exemple concret de cette démarche. D’ailleurs, au niveau de Maroc Export, 42% des activités ont été orientées Afrique cette année, alors qu’on était à 25% l’année dernière. Si les OPC adoptent cette logique, il y aura plus de contacts entre hommes d’affaires africains et l'on créera de la valeur ajoutée africaine pour un meilleur rayonnement du made in Africa dans le monde.Quels sont les points saillants de votre plan d’action 2016 ?
En 2016, nous allons entamer notre dernière année du plan 2013-2016. L’accent sera mis sur l’intensification des actions promotionnelles, l’augmentation du nombre d'entreprises accompagnées et l’innovation dans les mécanismes d’accompagnement. Sur ce dernier volet, nous menons actuellement une étude afin de mettre en place une nouvelle offre de Maroc Export. Cette offre de services devra inclure un accompagnement personnalisé des entreprises sur certains marchés et par secteurs. Par ailleurs, nous allons poursuivre nos actions BtoC à travers notamment les festivals du Maroc dans certains pays. Nous comptons aussi innover en termes d’approche de marchés lointains qui sont stratégiques comme la Chine. D’ailleurs, nous avons initié il y a un peu plus de deux semaines en Chine un pavillon de 300 m² dans l’une des plus grandes chaînes de distribution de Shanghai. Nous avons aussi mis en place une exposition permanente de produits marocains pour un accès direct de l’entreprise marocaine au consommateur chinois. Ce qui est sûr, c’est que l’année 2016 devra connaître son lot d’innovations et de diversifications à destination de marchés stratégiques comme la Russie, la Chine, les pays arabes et l’Afrique.