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«La destination Maroc se positionne en base industrielle automobile de rang mondial»

La destination Maroc est indéniablement attractive et pour un leader industriel en quête de compétitivité, elle est de facto incontournable dans ses choix de localisation, assure Moulay Hafid Elalamy. Le complexe industriel que va monter le constructeur français PSA Peugeot Citroën est structurant pour l’avenir du secteur automobile marocain.

«La destination Maroc se positionne en base industrielle  automobile de rang mondial»
Moulay Hafid Elalamy

Le Matin Éco : Le Maroc vient de conclure un accord avec PSA Peugeot Citroën pour l’implantation d’un complexe industriel, quid de ce partenariat ?
Moulay Hafid Elalamy : Un accord de partenariat vient, en effet, d’être conclu avec PSA Peugeot Citroën, en présence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Il s’agit d’un accord structurant pour l’avenir du secteur de l’automobile. Il porte sur la mise en place par Peugeot d’un complexe industriel de haut niveau dédié à la production de véhicules et de moteurs devant servir les marchés de la région Afrique–Moyen-Orient, avec une capacité à terme de 200.000 véhicules et de 200.000 moteurs par an. Ce projet d’envergure est le projet de Sa Majesté le Roi, celui du Maroc et celui de l’ambition du Royaume de devenir leader de toutes les filières industrielles en Afrique. Il faut savoir que Sa Majesté a suivi de près toutes les étapes d’implantation de Peugeot en nous apportant son soutien indéfectible et ses orientations clairvoyantes.

En quoi consiste exactement l’investissement qui sera réalisé par Peugeot au Maroc ?
Peugeot réalise aujourd’hui un investissement de 6 milliards de dirhams pour la mise en place d’un projet industriel qui sera implanté à la lisière de l’«Atlantic Free Zone», dans la région du Gharb Charda Beni Hssen. Le projet de Peugeot au Maroc repose fondamentalement sur quatre piliers. Le premier consiste, comme je viens de le mentionner, à réaliser une unité de production de véhicules avec une capacité à terme de 200.000 véhicules par an. Le deuxième pilier consiste, lui, à réaliser une usine de production de moteurs d’une capacité à terme de 200.000 moteurs par an. C’est une première au Maroc. Ces véhicules et moteurs produits à partir de composants fabriqués localement porteront le taux d’intégration à 80% dépassant ainsi largement les objectifs fixés au secteur par le Plan d’accélération industrielle 2014-2020.
Le troisième pilier, qui est aussi une nouveauté, porte sur l’approvisionnement par Peugeot en composants et pièces automobiles produits au Maroc, pour un volume d’un milliard d’euros par an. Le quatrième et dernier pilier repose sur l’implantation d’une filière locale de recherche et développement qui comptera d’ici fin 2016, quelque 1.500 ingénieurs et techniciens supérieurs. Avec l’arrivée d’un second constructeur, les réalisations accomplies dans l’automobile se renforcent consacrant ainsi la visibilité, désormais acquise, du Maroc sur la carte mondiale de l’industrie automobile.

Peugeot a opté pour l’implantation de son unité industrielle dans le Gharb. Quels sont les facteurs ayant déterminé son choix ?
Il faut savoir que pour Peugeot, la décision de s’implanter au Maroc répond à des impératifs stratégiques de croissance et de développement. Pour un leader industriel en quête de compétitivité, la destination Maroc est de facto incontournable dans ses choix de localisation. Elle est indéniablement attractive et se positionne en base industrielle automobile de rang mondial. Cette attractivité est d’abord le fait d’atouts structurels que procurent au Maroc son positionnement géographique, sa stabilité politique et économique et son ouverture.
C’est aussi le fruit d’efforts massifs consentis pour améliorer le climat des affaires et pour développer une infrastructure routière, aérienne, portuaire et industrielle aux standards internationaux. C’est également le résultat d’une offre de valeur particulièrement attrayante qui a été développée grâce au déploiement de stratégies ciblées et que nous entreprenons de renforcer actuellement avec le Plan d’accélération industrielle 2014-2020. L’initiation de ce Plan et son volet consistant à mettre en place des écosystèmes a grandement orienté le choix de Peugeot, car par le biais de cette nouvelle approche, la destination Maroc s’ancre davantage dans l’industrie automobile mondiale. En faisant le choix du Maroc, Peugeot a donc décelé une réelle opportunité de croissance et nous en sommes particulièrement fiers.

Quel impact aura cet investissement sur son environnement et sur l’écosystème automobile de manière générale ?
Il est certain que les retombées du projet Peugeot seront hautement favorables pour son environnement et pour le tissu productif de l’automobile qui gagnera en dynamisme et en performance. Avec la capacité de production à terme des usines de 200.000 véhicules et de 200.000 moteurs par an, un approvisionnement local à hauteur d’un milliard d’euros par an en pièces et composants automobiles et la mise en place d’un pôle technologique, 4.500 emplois directs et 20.000 indirects seront créés, le taux d’intégration du secteur passera de 40 à 80% et le déficit commercial sera sensiblement réduit.
En complément à l’emploi et à l’intégration, le projet favorisera également l’implantation de nouveaux équipementiers dans la région du Gharb et participera à faire émerger un nouveau pôle industriel régional d’excellence dans l’automobile, vecteur de développement territorial et de croissance régionale durable.

Comment s’articulera ce projet avec la nouvelle stratégie industrielle ?
Comme je viens de le mentionner, l’un des piliers du projet Peugeot au Maroc consiste à développer son approvisionnement auprès de fournisseurs locaux. Le groupe adopte une stratégie qui lui assure des prix compétitifs et des délais d’approvisionnement optimaux.
Le choix de s’approvisionner en local qui renforce la capacité des fournisseurs est en parfait accord avec l’une des idées maîtresses du nouveau Plan industriel, celle qui consiste à mettre en place des écosystèmes pour des filières mieux organisées et plus intégrées.
Cette voie qu’envisage d’emprunter Peugeot répond au souci qui nous anime de tirer vers le haut le taux d’intégration locale et de créer une nouvelle dynamique de partenariat mutuellement avantageuse entre grandes entreprises et PME. Au-delà de sa contribution à l’accroissement du taux d’intégration, l’implantation de Peugeot permettra à trois types d’écosystèmes de coexister : des écosystèmes organisés autour de constructeurs basés au Maroc, à l’exemple de Renault et Peugeot Citroën, des écosystèmes organisés autour de constructeurs basés à l’étranger, pour répondre à leurs besoins de sourcing en composants et pièces automobiles fabriqués localement, tels que Ford et Volkswagen, et enfin des écosystèmes autour d’équipementiers leaders, dont les quatre premiers ont été lancés en octobre dernier et sont déjà opérationnels. 

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