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«Le plus grand adversaire des Lions de l’Atlas, c’est eux-mêmes»

Les Lions de l’Atlas n’ont pas réussi à se rassurer après les deux matchs amicaux face à la Côte d’Ivoire et la Guinée. Deux prestations qui soulèvent déjà plusieurs interrogations. Contacté à ce sujet, l’entraîneur adjoint de l’équipe nationale, Mustapha Hadji, analyse sans langue de bois la prestation des Lions de l’Atlas. L’ancien ballon d’or africain décortique les faiblesses du jeu marocain.

«Le plus grand adversaire des Lions de l’Atlas, c’est eux-mêmes»
Mustapha Hadji, entraîneur adjoint de l’équipe nationale

Le Matin : Vous préparez votre jubilé pour le 24 octobre, quels sont les joueurs qui vont participer à ce match de gala ?
Mustapha Hadji : Effectivement, ce match de gala est prévu le 24 octobre à Agadir. Il opposera une sélection nationale composée des anciens joueurs de l’équipe nationale de 1994 et 1998. Il y aura dans les rangs de cette équipe des joueurs comme Mustapha El Hadaoui, Rachid Daoudi, Nouredine Neybet, Salaheddine Basser, Abdelillah Saber et d'autres. La sélection internationale sera constituée de quelques joueurs brésiliens, espagnols, français et d'artistes. J’ai déjà la confirmation de la présence de Robert Pires et de Ronaldinho. Il aura aussi Cafu, Edmondo, Mauro Silva, Zinedine Zidane. Côté artistes, il y aura Djamel Debbouze et La Fouine. On attend la confirmation définitive de tout le monde.

La prestation de l’équipe nationale face à la Côte d’Ivoire et la Guinée a suscité plusieurs interrogations, voire des inquiétudes, qu’avez-vous retenu de ces deux matchs amicaux ? Y a-t-il quelque chose de positif dans ces deux sorties ?
Il y a bien évidemment du positif, surtout lors du match face à la Côte d’Ivoire. Il y avait du beau jeu, beaucoup de rythme et d’intensité. Malheureusement, le football c’est l’efficacité. On n’a pas été efficace. Face à la Guinée, il y avait en plus de la fatigue. Les joueurs n’ont pas pu confirmer ce qu’ils avaient montré lors du premier match. Il y a, certes, du positif, mais comme je dis quand il y a de la qualité, il faut que cette qualité se confirme sur le terrain. Je trouve qu'on se pose trop de questions. Je peux même dire qu'on n’est pas encore à 100% pour jouer les grandes nations.
On est encore trop fébrile dans le jeu et dans notre comportement sur le terrain. Je pense qu’il va falloir apporter un peu de solidité. Il y a un match très important qui nous attend dans un mois contre la Guinée équatoriale, j’espère que le moral et la confiance seront là.
On a un mois pour parler avec les joueurs, surtout après ces deux matchs (une défaite et un match nul). C’est dans ce genre de match qu’on apprend, qu’on progresse et qu’on corrige nos erreurs. Vous savez que nous avons beaucoup de déficit sur les ballons arrêtés. Il faut gommer toutes ses erreurs. Je ne parle pas du but de la Guinée encaissé en raison d’une anticipation mal gérée. Il faut aussi qu’on retrouve de l’efficacité et de la sérénité devant les buts.

Face à l’inefficacité d’El Arabi qui a pourtant fait un grand match face à la Côté d’Ivoire, pourquoi le staff technique n’a pas trouvé une solution collective pour régler les problèmes de l’attaque ?
Je ne blâme pas Youssef El Arabi. Il a fait un grand match contre la Côte d’Ivoire, que ce soit sur le plan offensif ou défensif. Face à la Guinée, quand El Arabi est resté sur le banc de touche, on a manqué de profondeur. On avait un manque de percussion dans les trente derniers mètres.
Il faut avoir des joueurs qui vont de l’avant. Je parle du deuxième match. À partir du moment où les joueurs commencent à vouloir des ballons dans les pieds, ça devient compliqué, parce qu'en face, on avait des joueurs athlétiques et agressifs, c’est ce qui fait qu’on perd 60 à 70% des ballons. Si on arrive à être percutants et à demander des ballons en profondeur, à un moment donné ça devrait payer. On a également manqué de fraîcheur, puisque nous avons joué pratiquement avec la même équipe, sauf trois joueurs, alors qu'en face, Louis Fernandez a changé 80% de son effectif par rapport à l’équipe qui a affronté l’Algérie. Il faudra donc trouver une solution dans les 30 derniers mètres. Il faut des joueurs qui demandent le ballon en profondeur et beaucoup de mouvement devant. Là on est trop statique. On arrive à bien sortir le ballon par-derrière, mais ça cloche devant.

Avez-vous eu une altercation avec Ezaki à la fin de la rencontre face à la Guinée ?
Non. Il n’y a eu aucune altercation avec le sélectionneur. Je suis à la disposition de Badou Ezaki. Je fais le maximum pour aider l’équipe nationale. Après, c’est lui qui décide de tout. Quand il me demande mon avis, je le lui donne, quand il ne me le demande pas, je me tais.

Pourtant, sur le banc de touche, c’est quasiment mort. Il n’y a pratiquement aucun échange entre vous trois, contrairement à ce que l’on voit sur les bancs de touche des autres équipes, où l’on voit de l’animation, aussi bien sur le banc de touche que sur le terrain ?
Quoi qu’il en soit, c’est Badou le chef. C’est lui qui prend les décisions. Je ne veux pas qu’il y ait du négatif. Nous avons un match capital face à la Guinée équatoriale, il faut tout faire pour le gagner. Je suis là pour aider et pour apporter mon expérience. Pour le reste, c’est Badou qui est le patron. C’est lui qui prend les décisions. S’il me demande mon avis, je le lui donne, sinon je ne dis rien.

Par rapport à ce que nous avons vu face à la Côte d’Ivoire et la Guinée, êtes-vous optimiste pour la double confrontation face à la Guinée équatoriale comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde ?
Notre plus grand adversaire c’est nous-mêmes. Sans manquer de respect pour cette équipe de Guinée équatoriale, je pense qu'elle est largement à notre portée, mais encore une fois, il va falloir assurer la qualification à la maison. Il faut que les joueurs sachent que le match doit se gagner ici au Maroc, parce que c’est difficile d’aller gagner aujourd’hui en Afrique.

Quand vous dites que le plus grand adversaire c’est nous-mêmes, que voulez-vous dire au juste ?
Je veux dire que la Guinée équatoriale ce n’est pas un foudre de guerre. J’ai vu cette équipe jouer, elle est largement à notre portée. C’est une équipe de «mercenaires».
Sur dix matchs, le Maroc l’emporterait, mais sur ce genre de match, ils sont capables de créer l’exploit. C’est pour cela que je dis que notre plus grand adversaire c’est nous. Avec le moral que nous avons après les deux matchs amicaux, ce n’est pas facile.
C’est à nous de travailler pour remobiliser tout le monde et soigner le moral des joueurs. Aujourd’hui, les Lions de l’Atlas sont capables de tout et de rien, c’est-à-dire que les joueurs sont capables de faire des matchs extraordinaires, mais parfois ils donnent l’impression qu’ils n’ont jamais joué au football. J’espère que le groupe retrouvera cette joie de jouer et de vivre. Aujourd’hui, l’équipe est fébrile. Elle a des doutes qu’il faudra chasser.

Est-ce qu’il y a de la joie de vivre dans ce groupe, ou y a-t-il un malaise quelque part ?
Dans un groupe, il y a toujours des hauts et des bas. C’est dans la difficulté qu’on se forge le caractère. Il y a toujours du positif dans le groupe, mais quand vous sortez de deux matchs amicaux avec de la frustration et du doute, ce n’est pas facile. C’est à nous, le staff technique, d'apporter cette sérénité.
Il ne faut pas que ce que nous avons construit pendant un an et demi parte en fumée à cause de ces deux matchs amicaux. Il ne faut pas que les joueurs s’éparpillent.
Nous avons beaucoup de joueurs et beaucoup de concurrence. C’est là où l’on peut avoir des problèmes, parce que nous avons des joueurs qui jouent dans les mêmes postes.
Il faut gérer tout cela avec doigté, parce que c’est de là que peuvent jaillir les problèmes.
Maintenant, le plus gros du travail doit se faire dans les trois prochaines semaines. Il va falloir aller voir les joueurs, discuter avec eux et les préparer avant qu’ils viennent en stage pour démarrer le travail en toute tranquillité et avec sérénité.

Est-ce que Soufiane Boufal s’éloigne définitivement du Maroc ?
Je ne peux rien vous dire à ce sujet.
C’est Badou Ezaki qui a été voir le joueur. Moi personnellement, je n’étais pas allé le voir. Je ne pense pas qu’il se soit définitivement éloigné du Maroc.

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