Produite par Chamat production sur le texte de Bouselhem Dhaief, d’après «Boing Boing» de Marc Camoletti, «Trois, ça suffit» est un style de théâtre très apprécié par le large public de plusieurs pays arabes. Il faut seulement respecter les règles de ce genre qu’on appelle communément théâtre de rue et avoir l’art et le talent pour bien le présenter au public. C’était vraiment le cas avec «Trois, ça suffit» où la mise en scène de Ahmed Hamoud a donné l’occasion aux comédiens de la pièce de donner le maximum d’eux. Une distribution des rôles où on sent une certaine compétitivité consciencieuse beaucoup de complicité entre les six comédiens : Saïd Hrassi, Hichem Warka, Zineb Najem, Chaïma Jbiri, Karima Khatouri et Sarra Hamli.
«J’ai vraiment été subjugué par l’interprétation des comédiens, ainsi que par la mise en scène très professionnelle d’un sujet très proche de la société actuelle, puisqu’on y décèle un certain suspense qui laisse le spectateur très avide de ce qui va suivre après. C’est une bonne chose de trouver des jeunes qui travaillent sur le théâtre du spectacle. D'autant que ce genre de théâtre est très séduisant, puisqu’il arrive à drainer un large public. Sachant qu’au Maroc, le public a déserté les salles. C’est une manière de le faire revenir et sentir cette chaleur que nous entretenions jadis au contact de notre théâtre, et ce tout en adaptant nos multiples nouvelles expériences avec l’évolution du goût de notre public. Je souhaite que le ministère de l’Éducation fasse inclure le théâtre dans les manuels scolaires pour que nos jeunes puissent avoir une petite idée sur la culture et la créativité théâtrales, ce qui leur permettrait d’accueillir et de comprendre les différentes expériences du théâtre. D'autant plus que nous avons plusieurs potentialités dans cet art, que ce soit les comédiens, les metteurs en scène, les scénographes… aussi bien dans les anciennes générations que chez les jeunes. Vous avez bien vu dans la représentation de “Trois, ça suffit” la communication et la complicité des Marocains présents et du large public tunisien avec les comédiens. Cela nous fait énormément plaisir et prouve que notre théâtre est en bonne santé», souligne le dramaturge et comédien Abdelkébir Rgagna.
En effet, les comédiens ont fait montre d’une grande synergie entre eux et d’un talent exceptionnel dans le domaine de la comédie et de l’humour, et ce dans les rôles qui leur ont été confiés, racontant l’histoire de l’ingénieur Mnawar qui a une vie professionnelle réussie. Vivant dans un grand appartement à Casablanca, Mnawar est un homme moderne qui préfère multiplier les aventures dans sa vie affective, en cumulant trois relations amoureuses simultanées avec trois hôtesses de l’air qui travaillent sur trois compagnies différentes. Avec leur rythme de vie et les départs réguliers de chacune, Mnawer organise ses rencontres avec ses maîtresses comme du papier à musique. Sauf que son bonheur ne va pas durer, puisqu’un jour les trois hôtesses débarquent chez lui en même temps. C’est là où le public sent monter l'intensité de la pièce grâce au talent des comédiens et leur capacité de tenir le public en haleine.
