À l’approche du 1er mai, la tension monte d’un cran entre le gouvernement et les centrales syndicales. En effet, depuis l’avènement de l’équipe Benkirane, les relations entre les syndicats et l’Exécutif n’ont jamais été aussi crispées. Trois grandes centrales ont annoncé la constitution d’un front commun pour coordonner leur action revendicative et mettre la pression sur l’exécutif. C’est ainsi qu’une union formée par des syndicats de l’opposition, à savoir l’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM), la Fédération démocratique du travail (FDT, aile d’Abdelhamid Fatihi), et l’Organisation démocratique du travail (ODT) a vu le jour. Pour concrétiser leur union, dimanche dernier ils ont donné le la en mobilisant leurs militants, pour des marches synchronisées dans quatre villes : Fès, Kénitra, Tétouan et Casablanca. À travers cette nouvelle épreuve de force, les trois syndicats veulent mettre la pression sur le gouvernement et surtout démontrer leur pouvoir de mobilisation. Mais visiblement, les marches organisées dans quatre villes n’ont pas attiré la grande foule.
Quoi qu’il en soit, les syndicats n’entendent pas en rester là et comptent engager une série d'actions pouvant aller jusqu’à la programmation d’une nouvelle grève générale. Outre les trois syndicats qui ont marché dimanche, d’autres centrales ne cachent pas leur mécontentement. Elles sont en colère contre le gel du dialogue social. L’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT, aile d'Abderahmane Azzouzi) coordonnent leurs actions depuis plusieurs mois. Tout récemment, ils ont envoyé un mémorandum au Chef du gouvernement dans lequel les trois syndicats le somment de répondre à leurs doléances. Rappelons que des dossiers épineux sont toujours sur la table de l’équipe de M. Benkirane. La réforme des retraites, la hausse des salaires, la réforme de la Caisse de compensation ainsi que le droit de grève divisent toujours les partenaires sociaux.