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Tambours, qraqebs, hajhouj, chants et danses gnaouas, transes fantaisistes… La dernière série d’œuvres de l’artiste-peintre Abdellah El Atrach est simplement époustouflante. Inspirée de la musique gnaoua, l’artiste souiri s’est mis à boire à cette source poétique et pentatonique à souhait pour entrer en transe.
C’est d’ailleurs le thème qu’il a choisi pour cette série de toiles qu’il vient d’exposer aux Pays-Bas et au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat. «Bien que se voulant peu démonstratif, El Atrach raconte la mémoire profonde des lieux et des êtres, déclinée sous son aspect populaire et «rituelique». S'opère alors un télescopage d'époques révolues qui ramènent à la surface du présent une imagerie archaïque qui a tout de la fiction, sinon du mythe et qui étonne par ses connotations afro-berbères», explique à ce propos le critique d’art Abderrahmane Benhamza. Cérémonies rituelles, figures, fétiches du terroir ou simplement imaginés et sereins grâce à la qualité des tons…
Cette dernière série d’œuvres du plasticien souiri célèbre diverses formes et couleurs. Et si la surprise est un élément fondateur pour reconnaître une démarche artistique personnelle qu’un professionnel en art plastique cherche dans une exposition, dans le travail de l’artiste Abdellah El Atrach cette surprise existe. Ceci s'applique en fonction des stratégies mises en œuvre pour chaque tableau et du plus ou moins grand tressage des éléments en présence.
Chez lui, les signes et les symboles sont profondément ancrés dans l’imaginaire collectif et constituent une composante essentielle de l’identité culturelle de l’artiste. «Plus esthète, El Atrach réussit une composition aussi bien colorée que celle en noir et blanc, tellement son langage est convaincu par son inventivité et sa force d'exécution. Cela permet une visibilité panoptique à la fois sereine et surprenante», conclut Abderrahmane Benhamza.
