Le président du conseil de l’arrondissement de Mâarif, Ahmed El Kadiri, ainsi que son premier et deuxième vice-présidents, Al Madani Al Alaoui et Abderrahim Bousfane, ont été suspendus de leurs fonctions. La décision datant du 30 décembre 2014 vient d’être publiée dans le Bulletin officiel du mois de janvier 2015. Le verdict du ministère de l’Intérieur a été basé sur le rapport et les investigations de l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) qui ont relevé plusieurs dysfonctionnements dans la gestion de cet arrondissement relevant de la préfecture Casa-Anfa. L’équipe de l’inspection générale a confirmé que pendant son mandat, Ahmed El Kadiri du parti de l’Istiqlal a enfreint les lois de la Charte communale et le Code de l’urbanisme en octroyant des autorisations de construction et permis d’habiter sans avoir respecté la loi en vigueur. Il a également été suspendu pour abus de pouvoir. L’enquête a révélé que l’ex-président du conseil de l’arrondissement de Mâarif octroyait des autorisations dépassant ses dérogations, telles que l’exploitation de l’espace public à des fins commerciales et la location de biens communaux. Il a également permis, durant son mandat, le branchement de bâtiments anarchiques au réseau d’électricité.
Rappelons que l’IGAT a déjà demandé en 2009 des explications à Ahmed El Kadiri concernant l’octroi d’un permis de construction à une école au niveau de quartier Oasis. Il s’est également attiré les foudres à cause de la décision d’exploitation d’un marché construit sur un bien privé à Derb Ghallef. Selon l’article 33 de la Charte communale, le président du conseil de l’arrondissement de Mâarif a eu l’occasion de répondre aux interrogations de l’IGAT concernant le chaos administratif créé dans son arrondissement. Néanmoins, ses explications ont été jugées non convaincantes. Selon le bulletin officiel de janvier 2015, les deux vice-présidents suspendus ont également commis des infractions au code de l’urbanisme et ont dépassé les prérogatives qui leur ont été accordées.
Al Madani Al Alaoui et Abderrahim Bousfane ont délivré des permis d’habiter, de démolition et de construction et ont agi dans plusieurs dossiers sans procuration du président du conseil d’arrondissement. Infraction à la loi, à la Charte communale et octroi d’autorisations sans en avoir le droit, figurent parmi les agissements qui ont coûté aux deux vice-présidents leurs postes. Le deuxième vice-président a été aussi sanctionné pour organisation de deux salons d’artisanat sans soutien légal. Il est à noter que cette sanction n’est pas la première du genre durant ce mandat à Casablanca. L’équipe de l’IGAT avait déjà suspendu de ses fonctions Rédouane Messouadi à l’arrondissement de Lissasfa. Ce dernier a été sanctionné pour falsification de document officiel et abus de confiance. L’IGAT, qui avait aussi effectué des inspections à Al Fida et Sidi Moumen, veille au respect de la Charte communale et de la loi dans la gestion des différents conseils élus.
