Les rencontres internationales autour des risques que représentent les changements climatiques ont démarré dimanche dernier et devraient se poursuivre durant toute la semaine à Genève. C'est la première réunion formelle depuis deux mois, sous l'égide de l'ONU, visent à aboutir en décembre prochain à l'accord le plus ambitieux jamais signé pour lutter contre le réchauffement climatique, entente universelle devant prendre le relais du protocole de Kyoto pour l'après-2020. «Nous devons travailler avec un sens encore plus aigu de l'urgence», a lancé à l'ouverture le ministre péruvien de l'Environnement, Manuel Pulgar Vidal, dont le pays a organisé le dernier sommet mondial sur le climat. Après la France en 2015, le Maroc a été retenu pour reprendre le relai en 2016. Manuel Pulgar Vidal a rappelé les avertissements contenus dans le dernier rapport des scientifiques du climat (Giec) et les derniers chiffres mentionnant que l'année passée fut la plus chaude jamais enregistrée sur terre. L'objectif : limiter la hausse de la température mondiale à +2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, faute de quoi la science prévoit un dérèglement climatique lourd de conséquences sur les écosystèmes, les sociétés et les économies, en particulier des régions les plus pauvres. Or, au rythme actuel, le monde file vers +4 à 5 °C à la fin du siècle sans mesure draconienne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, liées notamment à l'usage massif d'énergies fossiles. «La session de Genève est la seule session de négociations d'ici mai. Son objectif est de (...) présenter, vendredi 13 février, le texte de négociation de l'accord de Paris sur le climat», a insisté l'Américain Daniel Reifsnyder, qui co-présidera les débats de la semaine.
Une équipe onusienne du fonds vert au Maroc
Parallèlement aux négociations, les États sont invités à communiquer au cours de l'année leurs engagements pour réduire leurs émissions. Il reste toutefois à définir notamment un mécanisme de révision et de progression pour ces engagements, à ce stade insuffisants, pour tenir la trajectoire des 2 °C. Fin décembre 2014, une équipe d’experts du Fonds Vert Climat était à Rabat afin de débattre des modalités d’appui dudit Fonds au Maroc, avait indiqué un communiqué du ministère délégué chargé de l’Environnement. Cette mission fait suite à l’entrevue qui a eu lieu entre Hakima El Haïti, ministre déléguée chargée de l’Environnement, et Hela Cheikhrouhou, directeur exécutif du Fonds Vert Climat, en marge de la conférence des Nations unies sur le climat, tenue à Lima en décembre 2014. Au cours de cette conférence, un don allant de 50 à 100 millions de dollars a été proposé au Maroc, en vue de financer des projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Avaient pris part à cette rencontre, de nombreuses institutions, agences nationales et offices concernés du secteur public et privé. D'autres réunions seront prévues également au cours des prochaines semaines, pour la proposition des entités nationales à accréditer et la validation des projets qui seront soumis au Fonds.
