Suédois d’origine marocaine, Saïd William Legue, de son vrai nom Saïd Legoui, a réussi en douze ans de carrière à se frayer un chemin dans le cinéma suédois et à se propulser au-devant de la scène du septième art comme acteur et scénariste de référence dans ce pays viking. Tout en aiguisant ses armes en tant qu’acteur et scénariste, Saïd William Legue vient également de tenter sa première expérience en tant que réalisateur. Ce long métrage, dont le titre provisoire est «Mamy», relate l’histoire d’une famille marocaine résidant à l’étranger dont les enfants veulent rentrer à leur pays d’origine après la mort de leur mère. La sortie en salle de cet opus, dans lequel Saïd est à la fois producteur, directeur et campe le premier rôle, est prévue au cours de l’année 2015.
Footballeur inné, Saïd, né à Göteborg en 1982, avait porté les couleurs de nombreux clubs suédois avant de raccrocher ses crampons et d’aller travailler dans l’usine de construction automobile Volvo de sa ville natale. Intelligent, ardent et combatif, il était attiré par le cinéma depuis son plus jeune âge. «Gamin, le cinéma était mon passe-temps», se confie Saïd au journal «Le Matin» avant de signaler que 2002 «est une année charnière dans sa carrière» du fait qu’il rencontre la grande réalisatrice et scénariste Agneta Fagerström-Olsson qui lui confie un rôle mineur dans une série télé. «Cette série T.V constitue une rampe de lancement pour moi dans la mesure où j’ai enchaîné dès lors avec des rôles tant dans des œuvres de fiction télévisuelle que dans des films», explique-t-il, faisant observer toutefois que c’est plutôt du côté des séries télé qu’il a fait le plus ses marques.
«Mes débuts dans le monde du cinéma n’ont pas été de tout repos pour moi dans la mesure où je n'incarnais que des personnages de méchants (dealer, criminel, trafiquant, truand…)», reconnaît Saïd pour qui «tenir de seconds rôles et jouer un personnage qui est étrange pour moi était une sorte de challenge». Il a fait savoir que l’année 2007 marquait un grand tournant dans sa carrière avec l’interprétation de rôles majeurs dans deux grandes œuvres, à savoir la série «The Bridge», une co-production suédo-danoise, et le film «Prime Time», et aussi du fait de se débarrasser une fois pour toutes de l’étiquette de «méchant» et «d’habitué des seconds rôles» qui lui collait à la peau et qui a marqué les esprits des Suédois.
L’acteur maroco-suédois relève ainsi qu'il cumule désormais les tournages avec des rôles majeurs aux côtés de célèbres réalisateurs tels Morgan Paulson, Agneta Fagerström-Olsson ou Tobias Falk, et qu’il avait joué dans trois pièces de théâtre. Cette période faste a été concrétisée par deux grandes œuvres pour lui que sont les films «Hamilton II» (2011) et «The Fat and the Angry» (2014). Après avoir exprimé son attachement à sa mère patrie, Saïd a formulé le vœu de réaliser des films dans le Royaume et s’est dit disposé à collaborer avec les autres cinéastes marocains.
