À Milan et Pavie (nord), la circulation était interdite jusqu'à mercredi de 10h à 16h, un horaire qui n'empêche pas ceux qui travaillent de prendre leur voiture, mais vise surtout à dissuader les autres. À Rome, pour la troisième fois depuis début décembre, la circulation est interdite de 7h30 à 12h30 et de 16h30 à 20h30 aux voitures ayant une plaque impaire lundi, et paire mardi. Une mesure similaire est en place à Bergame (nord). En l'absence de pluie ou de vent depuis des semaines, la pollution aux particules fines dépasse largement, dans de nombreuses zones d'Italie, le niveau d'alerte de 50 mg/m3 recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce niveau a atteint 102 mg/m3 mi-décembre à Milan, qui vivait lundi son 97e jour de l'année au-dessus de la limite, le 32e consécutif.
L'interdiction de la circulation «est une réponse à une urgence exceptionnelle», a expliqué le maire de Milan, Giuliano Pisapia à La Repubblica. D'une manière plus durable, a rappelé le maire, la ville a déjà pris des mesures pour tenter de limiter la circulation automobile : diffusion des voitures et vélo en partage, de préférence électriques, et renforcement des transports publics, avec un projet de cinquième ligne de métro. Selon le dernier rapport de l'Agence européenne de l'environnement cet automne, les particules fines ont provoqué 59.500 décès prématurés en 2012 en Italie, un record en Europe. Outre le fait qu'elles n'ont pratiquement aucun impact en ces jours de fêtes où tant de citadins ont déserté les villes, c'est justement l'efficacité des mesures prises cette semaine qui faisait polémique, en particulier la circulation alternée. Censée réduire le trafic de 20%, parce qu'elle ne s'applique pas toute la journée et prévoit de nombreuses exceptions, elle s'est révélée un échec ces dernières semaines à Rome, la rareté des contrôles favorisant les resquilleurs. Parallèlement, de nombreuses municipalités ont limité à 18°C le chauffage dans les bureaux et les habitations. L'association de consommateurs Codacons a pour sa part dénoncé des demi-mesures, en répétant qu'il fallait avant tout proposer des alternatives à la voiture. «S'il y avait à Rome un service (de transports publics) ponctuel et comparable à ceux des autres capitales européennes, le nombre de voitures en circulation serait automatiquement réduit toute l'année», a-t-elle assuré.
