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Comment Managem compte pérenniser sa croissance

Le groupe minier finalise actuellement plusieurs études de faisabilité pour enclencher l’exploitation de gisements aussi bien au Maroc qu’en Afrique. Côté R&D, Managem travaille au sein de ses laboratoires de recherche sur le développement d’un modèle de valorisation des métaux. Objectif, installer un process moins énergivore.

Comment Managem compte pérenniser sa croissance

Managem, le spécialiste marocain de l’industrie minière, a des projets plein les cartons. Concrètement, la filiale du groupe SNI est en train de mener de nombreuses études de faisabilité pour enclencher l’exploitation de plusieurs gisements miniers aussi bien au Maroc qu’en Afrique où le groupe est déjà présent, notamment au Gabon, au Soudan, en République démocratique du Congo et en Éthiopie. «Nous avons déjà terminé la phase de l’exploration. Les études de faisabilité que nous menons actuellement et qui devront bientôt être finalisées nous permettront d’avoir tous les éléments nécessaires sur la faisabilité économique du processus d’exploitation. Elles serviront de base pour les actionnaires afin de prendre les bonnes décisions», déclare au «Matin Eco», Ismaïl Akalay, directeur général des activités métaux de base et cobalt & Centre de recherche chez Managem, en marge d’une visite du site d’exploitation et de valorisation de Guemmassa (province de Marrakech) le 28 septembre.
Pour Akalay, les projets miniers nécessitent beaucoup de temps. Motifs : les études de géologie qui sont complexes et les essais de traitement des minerais. Un processus qui, lui aussi, prend du temps. Au Maroc, le groupe affirme avoir finalisé les études de faisabilité de deux projets phares, à savoir Bouskour (région de Skoura), qui est un projet cuprifère, et les projets Tizert (cuivre également), dont les ressources géologiques sont estimées à environ 238.000 tonnes de minerais. Pour ces derniers projets, le holding minier déclare être bien avancé dans les travaux de certification des ressources. Une fois mis en exploitation, les projets permettront au groupe de bien asseoir son positionnement d’acteur de référence dans le secteur minier aussi bien au Maroc qu’à l’international.

Un process de purométallurgie à l’étude

Sur son site de Guemmassa, l’opérateur minier dispose d’une usine de raffinage des minerais d’une capacité de traitement de 4.000 tonnes par jour. Cette unité industrielle assure une production annuelle estimée à 17.000 tonnes de concentré de cuivre, 16.000 tonnes de concentré de plomb et pas moins de 80.000 de tonnes de zinc. Les volumes produits sont totalement destinés aux marchés asiatique et européen. Le groupe engrange annuellement quelque 700 millions de dirhams de chiffre d’affaires sur ces trois concentrés de métaux. Notons qu’actuellement, seul le cobalt est valorisé sur le site de Guemmassa. Mais pourquoi pas les autres métaux ? Pour Akalay, la purométallurgie est problématique au Maroc.

Les raisons : «le coût de l’énergie qui est très élevé», soutient le responsable. «Aujourd’hui, nous sommes bien payés sur les concentrés. Du coup, réaliser des investissements importants pour installer les process de purométallurgie et se retrouver avec des coûts énergétiques élevés n’est pas une bonne opération», détaille Akalay. Mais rien n’est impossible selon lui : «il se peut que demain, puisque nous disposons d’un centre de recherche, nous développions un processus moins consommateur d’énergie et qui valoriserait bien nos produits. C’est un projet que nous étudions actuellement au sein de nos laboratoires de recherche», révèle-t-il.

Rappelons qu’au premier semestre de cette année, le groupe minier a réalisé un chiffre d'affaires en progression de 21% à 2,28 milliards de dirhams et un résultat d'exploitation en amélioration de 26% sur un an. «La hausse des productions et l’appréciation du dollar ont permis de compenser l’effet négatif de la baisse des cours», explique le management du groupe. Le premier semestre 2015 a été, en effet, marqué à l’échelle internationale par une conjoncture économique difficile qui a fortement impacté les marchés des matières premières : les cours de l’argent, du cuivre et de l’or ont baissé respectivement de 17, 14 et 7%. Le démarrage des nouveaux projets ainsi que l’amélioration des performances opérationnelles ont permis d’augmenter sensiblement les productions (cobalt : +46%, or : +29%, cuivre : +9% et zinc : +4%). «Ce sont les fondamentaux qui ont été améliorés au premier semestre, à savoir les productions et la baisse des cash-cost, car cela est important : quand vous réduisez les cash-cost, vous améliorez la capacité de résistance», nous explique Akalay. 

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