S'exprimant devant le congrès régional annuel sur «le renforcement du rôle du Parlement dans le contrôle des finances», initié par la Banque mondiale et la Fondation Westminster pour la démocratie, le vice-président de la Chambre des représentants, Chafik Rachadi, a expliqué que la réforme constitutionnelle de 2011 a doté l'institution du Parlement de larges compétences en matière de législation et de contrôle de l'action de l'exécutif. Il a ajouté que les mécanismes de cette fonction vont désormais au-delà de leur «version traditionnelle» en ce qu'elle permet de convoquer les membres du gouvernement devant les comités parlementaires, de mettre en place des commissions d'enquête et de déposer une motion de censure, de même qu'elle confère au Parlement des missions d'exploration, outre la possibilité de tenir une séance mensuelle consacrée à débattre de la politique publique lors de laquelle le Chef du gouvernement répond aux questions des groupes parlementaires, outre des réunions annuelles pour évaluer les politiques publiques.
M. Rachadi a souligné devant les participants à ce conclave venant d'Algérie, de Tunisie, d'Irak, du Liban, en plus de nombre d'experts de la Banque mondiale et de la Fondation Westminster, «le statut spécial et intégré» qu'a conféré la nouvelle Constitution à l'opposition parlementaire. Il a rappelé dans ce sens l'attribution à l'opposition de la présidence d'une ou plusieurs commissions parlementaires, dont une chargée de la législation, et l'octroi du droit de prendre la parole dans les médias publics, d'obtenir un financement public, de s'impliquer de manière active et effective dans la procédure de législation, et d'avoir une représentation adéquate dans les activités internes des deux Chambres du Parlement.
Le vice-président de la Chambre des représentants a également mis en exergue «l'expérience marocaine en matière de contrôle parlementaire des finances publiques», qu'il a qualifiée d'«importante et prometteuse», soulignant que la question du contrôle parlementaire des finances publiques «suscite un intérêt tout particulier et accru aux niveaux aussi bien national qu'international». Il a ajouté que l'objectif de promouvoir l'attribution du Parlement en matière des finances publiques fait l'objet de consensus national de la part du Parlement, du gouvernement, des partis politiques et de la société civile, du fait qu'il relève de «l'amélioration de la gouvernance financière, de l'efficacité de la performance de la gestion publique et des dépenses publiques et veille à s'assurer que les dépenses soient axées sur les résultats».