L’ONDH dévoile l’enquête panel ménages 2012

À travers cette enquête, l’ONDH vise à combler le vide constaté en matière de données type panel. Ainsi, les informations recueillies permettent de suivre les indicateurs de développement humain dans le pays. «L’idée n’est pas d'établir une comparaison avec les résultats des enquêtes nationales, mais plutôt le suivi des mêmes indicateurs observés par le panel de ménage lui-même, auprès des mêmes unités statistiques à travers le temps», précise l’enquête. Rachid Belmokhtar, président de l’ONDH, a fait savoir en ce sens que «ce type d’étude nous permet d’avoir une idée précise sur les différentes caractéristiques des ménages. Ce qui favorise l’évaluation d’un certain nombre de politiques publiques sous des angles différents».

Éducation

Sans surprise aucune, l’enquête ne fait que confirmer un constat déjà établi. Elle fait ressortir «les inégalités et les retards enregistrés à partir du niveau collégial, et qui s’accentuent au lycée». Elle révèle également les disparités spatiales en matière d’accès aux écoles entre urbains et ruraux, ainsi que les inégalités de genre dans le milieu scolaire. À cela s’ajoute la déperdition scolaire qui «augmente de façon assez brutale au passage du primaire au collège. Et ce phénomène touche beaucoup plus les enfants du milieu rural». La particularité de cette enquête est qu’elle s’est penchée sur le nombre d’enfants qui au sein du même ménage sont privés de l’école. Sur ce volet, les résultats ont fait ressortir que 14,5% des ménages qui ont un enfant de 6 à 15 ans ont au moins un enfant de cette tranche d’âge qui n’est pas scolarisé. Pire encore, un ménage rural sur 4 se trouve dans cette situation en 2012.

Santé

En 2012, une personne malade sur 4 ne recourait pas aux prestations médicales au niveau national. Pour ce qui est du personnel médical le plus consulté, les résultats ont démontré que 93,4% des personnes ont sollicité les services d’un généraliste (39,3%) ou d’un spécialiste (54,1%). Les cabinets privés et les cliniques restent des lieux de consultation très habituels, dont le taux de fréquentation est estimé à 50% au niveau national. Alors que les centres de santé et les hôpitaux publics se partagent 44,6% des consultations. C’est la capacité financière des patients qui détermine le choix des établissements de santé. 54,4% des ménages les moins favorisés se dirigent vers le public, alors que 37,5% de cette catégorie optent pour le privé. À l’inverse, 67,4% de la classe des ménages les plus favorisés fréquentent le privé et 27,2% de cette classe se dirige vers le public.

Conditions d’habitation

D’emblée, on peut dire que les conditions d’habitation se sont améliorées, malgré la persistance des écarts entre le milieu urbain et rural, révèle l’enquête. En termes de chiffres, près de la moitié des ménages réside dans un logement vieux de 25 ans ou plus et environ 18% résident dans des logements qui datent de 50 ans ou plus. Ceux qui habitent dans des logements de moins de 5 ans ne constituent que 4,3%. D’après l’enquête, la part des propriétaires est de 87,5% en milieu rural, contre 67% en zone urbaine. Ces chiffres renvoient au marché de location, presque inexistant dans le rural. Les locataires en milieu rural forment à peine 1,5%, contre 23,5% en milieu urbain. En matière d’électrification, l’enquête affirme que le monde rural est en train de rattraper l'urbain. En 2012, les ménages raccordés au réseau d'électricité forment 98,7% en milieu urbain et 89,2% en milieu rural. Par contre, en ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable, seuls 35,2% des ménages ruraux sont raccordés au réseau d'eau potable, contre 94,9% des ménages urbains.

Dépenses des ménages

Le niveau de vie des ménages marocains continue de s’améliorer, un peu de la même manière que par le passé, dit le rapport en se basant sur les dépenses par ménage. Celles-ci sont passées en une dizaine d’années de 4.111 dirhams par mois à 6.166 dirhams en termes courants, soit une augmentation de près de 50%. Sur ce budget mensuel, 2.125 dirhams sont consacrés à l'alimentation, 1.552 dirhams à l'habitation et à l'énergie, 667 dirhams à l'hygiène et aux soins médicaux, 499 dirhams à l'habillement, 458 dirhams au transport et aux communications, 402 dirhams à l'enseignement, la culture et les loisirs, 135 dirhams aux équipements ménagers et le reste à des dépenses diverses.