La présentation et l’examen du projet de loi organique relatif aux régions, prévus hier au sein de la commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, n’ont finalement pas eu lieu. L’opposition vient de mettre ses menaces à exécution en se retirant des travaux de la commission en guise de protestation contre l’approche d’élaboration des textes électoraux. Le gouvernement et les députés de la majorité sont, ainsi, face à une épreuve délicate, d’autant plus que l’opposition parlementaire semble avoir l’intention de boycotter toutes les réunions portant sur l’examen des textes électoraux au sein de l’institution législative tant que les concertations ne sont pas encore relancées avec les partis politiques sur les principaux points de discorde : le nombre des arrondissements de Casablanca, le jour de scrutin, la commission centrale des élections…
La présidente du groupe du Parti authenticité et modernité à la Chambre des représentants, Milouda Hazeb, tire à boulets rouges sur le gouvernement qui n’a pas encore «daigné donner une réponse à l’opposition sur ses principales doléances». Elle fustige l’adoption par le Conseil de gouvernement des décrets ayant trait aux dates de scrutins avant même le démarrage des discussions autour des textes électoraux au Parlement. La députée du PAM dénonce également «une précampagne électorale menée par le Chef du gouvernement, les membres du PJD ainsi que les ministres». Du côté de la majorité, le président du groupe du parti de la lampe à la première Chambre, Abdellah Bouanou, voit dans la position de l’opposition une volonté de «faire chanter l’État». Présidée par l’istiqlalien Omar Sentissi, la commission de l’intérieur va-t-elle poursuivre ses travaux malgré le boycott de l’opposition ? La question demeure en suspens. Contacté par Journal «Le Matin», hier, M. Sentissi est resté injoignable. Le bras de fer entre l’opposition et la majorité risque de durer longtemps si aucune mesure n’est prise par le gouvernement pour désamorcer la crise.