Le Matin : Parlez-nous un peu de la programmation de cette année ? Quels en sont les temps forts ?
Mahmoud Lemseffer : Le concert de la diva Majda Roumi prévu au Théâtre national Mohammed V est un temps fort de cette édition. Il y aura, aussi, des artistes de renom, notamment Assala, Elissa, Amal Maher et Wael Kfoury. Sans oublier la production, pour la première fois, de Nabil Shuail et Maher Zain sur la scène de Mawazine. Et, bien sûr, comme d’habitude, nous avons programmé une soirée dédiée aux Marocains. Cette année, elle rassemblera les chanteuses Fadwa El Malki, Ibtissam Tisskat et Dounia Batma.
Quels sont les critères qui motivent le choix de certains chanteurs au lieu d’autres ?
Il y a d’abord la renommée de l’artiste qui s’impose en premier lieu. Il faut, aussi, savoir que le public est exigeant et nous sommes obligés de lui offrir, chaque année, une programmation diversifiée. Donc, celle-ci est dictée, après moult réflexions, par un choix en rapport avec la nouveauté de l’artiste et sa présence sur scène. Nous optons, en général, pour des chanteurs que le public apprécie et aime voir et écouter.
Est-ce que vous prônez un équilibre entre les grandes stars et des artistes qui sont aussi bien, mais n’arrivent pas à égaler les premiers ?
On essaye toujours. Cela dépend de leur production. C’est ce qui nous laisse un peu sceptiques. Car, ils peuvent rester jusqu’à 5 années sans rien donner sur le marché.
Pour les grades A, le problème ne se pose pas, parce qu’ils sont prolifiques et peuvent sortir chaque année avec de la nouveauté. C’est pour cela qu’on fait appel à une cadence artistique assez élevée. On essaye de répondre à une programmation de qualité par la présence de ces artistes dans un dosage équilibré.
Que pouvez-vous nous dire sur les rumeurs qui circulent concernant les cachets faramineux destinés à ces artistes ?
Il y a beaucoup de rumeurs non fondées en ce qui concerne les cachets que reçoivent ces artistes qui viennent de l’Orient. Car, il faut savoir que malgré le quota de la majorité de ces artistes sur le marché, nous procédons avec eux à des négociations très fermes, afin d’obtenir des options extraordinaires, grâce au prestige de notre festival qui peut être une promotion pour eux. D’ailleurs, tous acceptent des cachets nettement inférieurs à ce qu’ils touchent dans leurs prestations au Golfe, par exemple. Tout cela reste dans la confidentialité, des deux côtés, pour ne pas porter atteinte à l’image de la star.
Cela dit, ces chiffres restent très éloignés de ce que perçoivent les artistes marocains. Qu’est-ce que vous en dites ?
C’est une question de marché. Nos artistes touchent, en général, un certain chiffre. Ce n’est pas à Mawazine que leur cachet va grimper d’une manière vertigineuse. Donc, ils n’ont pas à se comparer aux autres. Mais, il faut savoir que, depuis trois, leur cachet a doublé grâce à un geste royal.
