Éco-Conseil : Pourquoi faire un audit social de son entreprise ?
Sara Nait Slimane : Partons de la définition de l’audit social, il s’agit d’«un examen professionnel qui se base sur des référentiels pertinents afin d’exprimer une opinion sur les différents aspects de la contribution de la fonction ressources humaines aux objectifs globaux de l’entreprise et émettre des recommandations». En effet, les entreprises sont devenues de plus en plus conscientes de la problématique du pilotage du capital humain. Elles cherchent constamment à améliorer leurs pratiques managériales pour une performance globale, à mieux piloter leurs activités et mieux répondre aux enjeux de l’environnement. De ce fait, plusieurs chercheurs ont qualifié l’audit social d’outil privilégié à mettre en place pour un meilleur pilotage social. Son rôle est surtout préventif permettant de relever les différents dysfonctionnements de la fonction RH. En effet, les entreprises ont du mal à apprécier leur capital immatériel, raison pour laquelle l’audit social vient aider à assurer la cohérence entre la fonction RH et toutes les autres activités de l’entreprise, à assister les managers dans leur fonction, à inciter les entreprises à être efficaces et efficientes, à mieux respecter les règlements internes et externes et à avoir une meilleure qualité de l’information.
Quelle est la mission des auditeurs et comment mènent-ils leur travail ?
Outre les outils traditionnels de l’audit, un auditeur social doit être familiarisé avec les outils RH. La mission de l’audit social doit être menée dans le cadre d’une démarche rigoureuse et bien définie, en se basant sur une lettre de mission déterminant les périmètres de cette dernière.
L’auditeur doit disposer de plusieurs données probantes pour la rédaction des preuves physiques relatives aux conditions et à la réalité du travail, des preuves testimoniales, notamment, des entretiens et des preuves documentaires, à savoir le bilan et le tableau de bord, ou autres.
Sa mission est de faire un portrait social de l’entreprise tout en se basant sur des référentiels professionnels bien précis et, à la fin, il doit rédiger un rapport contenant les résultats de sa mission, des recommandations et des actions correctives aux points de faiblesses qu’il a pu déceler sans pour autant porter un jugement personnel.
Pour réussir dans sa mission, un auditeur social doit se doter, en plus de ses compétences professionnelles, de certaines qualités humaines et comportementales telles que la capacité d’écoute, d’analyse et de synthèse ainsi que des qualités de sincérité et de confidentialité.
Il doit également se doter d’une grande ouverture d’esprit et d’une certaine flexibilité, vu qu’il sera, dans le cadre de sa mission, confronté à différents points de vue.
Existe-t-il des limites à cette pratique ?
À l’image des différentes pratiques, l’audit social à certaines limites, notamment la difficulté de mettre en pratique les recommandations et les actions correctives ; le climat social de l’entreprise, qui n’est pas toujours favorable à l’auditeur, ne lui permet pas de bien mener sa mission et le manque de transparence dans la communication des résultats.
À cela s’ajoute la difficulté parfois d'émettre des recommandations pertinentes susceptibles de remédier aux dysfonctionnements en question.
