Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Les investisseurs marocains scrutent les opportunités en Afrique

Les intervenants à la première édition du forum Asmex Days ont partagé les clés du succès et les risques à appréhender. Pour eux, l’investissement en Afrique est prometteur sur le long terme.

Les investisseurs marocains  scrutent les opportunités en Afrique
La première édition du Forum Asmex Days a été organisée le 24 mars à Casablanca. Ph. Saouri

L’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a organisé le 24 mars à Casablanca la première édition de son forum baptisé Asmex Days sur le thème «Afrique : gisements porteurs». Des opérateurs économiques, des représentants du gouvernement, des experts en commerce international et en géopolitique, des chefs d’entreprises ainsi que des diplomates de pays africains basés au Maroc ont pris part à cet évènement pour mettre en lumière les secteurs porteurs en Afrique, les opportunités à saisir, les clés du succès d’un investissement en Afrique de l’Ouest et surtout les risques à appréhender. Selon Abdou Diop, associé au cabinet Mazars, en charge de la coordination de l’Afrique subsaharienne, les entreprises marocaines gagneraient beaucoup en investissant dans les 8 États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et les 15 pays de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) : «Il y a beaucoup d’opportunités de croissance en Afrique de l’Ouest comme communauté économique. Dans les pays membres de l’UEMOA ou de la CEDEAO, les investisseurs pourraient bénéficier d’un dispositif juridique, comptable et fiscal spécifique et harmonisé». Et d’ajouter que ces marchés représentent entre 90 millions de consommateurs en UEMOA et 320 millions autres en CEDEAO. En effet, grâce à sa banque, à sa bourse régionale et à un taux de croissance du PIB réel estimé à 7%, l'UEMOA peut offrir une possibilité d'investir sans risque de change et favorise une économie d'échelle grâce à l'émission d'une monnaie commune, soutient Abdou Diop.

Les pays UEMOA et CEDEAO proposent également une intégration économique réussie, un environnement libéral, une diversification des économies ainsi que de vastes programmes d’attraction économique. Les pays de l’Afrique de l’Ouest sont considérés comme un chantier ouvert dans tous les secteurs, notamment ceux en rapport avec l’énergie, la transformation des produits agricoles et de pêche, les infrastructures, les ressources naturelles, les services aux entreprises, la santé, l'éducation, l’agriculture et le tourisme. Des opportunités confirmées par Yacine Fal, représentante résidente de la Banque africaine de développement au Maroc : «Le Maroc gagnerait beaucoup à développer son intégration régionale dans les autres pays africains et à intégrer les communautés économiques régionales. Ceci devra se faire grâce à une veille stratégique et intelligence économique».

Néanmoins, plusieurs risques sont à prendre en considération par les investisseurs marocains afin de réussir leur intégration économique. D’après Abdou Diop et Dr. Karamo N.M. Sonko, exécutive vice-président (Afrique) à Sand Metals Inc, il faut faire face au choc culturel en respectant les coutumes de chaque pays et surtout en faisant preuve de modestie et de respect. Ces deux experts africains attirent également l’attention sur les risques politiques et de terrorisme. Ainsi, il faut éviter de rattacher les entités économiques à un régime ou une personnalité. De même, Saloua Karkri Belkziz, DG de GFI Maroc, une entreprise qui intervient en Afrique subsaharienne à partir de Casablanca et Abidjan, conseille d’avoir des clients dans plusieurs pays. Les investisseurs devraient faire attention aux risques liés à la fiscalité, à la dévaluation et au rejet social. Les pré-requis sanitaires sont également primordiaux, car les risques de maladie sont nombreux.
La logistique n’est pas en reste. Lamia Tazi, DG de SOTHEMA, installée au Sénégal, a relevé les contraintes réglementaires qui affectent les processus d’installation et ralentissent les chaines de distribution.

Tous ces challenges montrent la nécessité de bien choisir ses partenaires africains et d’adapter sa politique RH pour maintenir l’engagement des équipes et la qualité du travail effectué. L’ensemble des intervenants à la première édition des Asmex Days se sont accordés à dire que l’investissement en Afrique est prometteur, mais sur le long terme. 

Lisez nos e-Papers