Ce soir-là, ils sont venus très nombreux pour renouveler le contact avec le dinosaure de la chanson marocaine et savourer son répertoire religieux qu’il a entamé par des psalmodies coraniques avec sa voix angélique qui résonnait dans la salle du Théâtre national Mohammed V où, juste avant, il avait reçu un vibrant hommage de l’Association Maroc-Cultures. Très ému par ce geste très significatif du Festival Mawazine et le discours prononcé pour faire son éloge, Abdelhadi Belkhayat n’a pas manqué d’expliquer à son cher public le motif de son éclipse de la scène. «Cette absence n’était pas pour rien. Je m'étais consacré à Dieu, car c’est lui qui nous donne tout. Il nous a privilégiés avec l’Islam.
Cette belle religion qui nous demande d’aimer notre prochain et le respecter», n’a cessé de répéter notre artiste. Ainsi, à travers des paroles louant la grandeur de Dieu et la sagesse de Son Prophète, Haj Abdelhadi Belkhayat a chanté «Sayyidou Annass» où la profondeur des mots portés par sa voix de chantre ont fait voyager l’assistance dans l’univers de notre créateur le Tout-Puissant. Celui «Ya man ila Rahmatihi al Mafarrou», comme l’a dit Abdelhadi Belkhayat dans l’un de ses poèmes. Sans oublier pour autant la fameuse chanson «Douaa Annassiria» où il a introduit des couplets de «Talaâ Al Badro» qui ont fait vibrer la salle du Théâtre, en compagnie d’une grande chorale de jeunes et moins jeunes garçons supportés par le maestro Mustapha Regragui et quatre des meilleurs percussionnistes.
«Je n’ai pas les mots pour exprimer mon émotion. C’est un concert mémorable, d'autant qu’il coïncide avec le mois de Chaâban, à quelques jours du Ramadan», témoigne un spectateur séduit par la quintessence du répertoire mystique que la voix d’or de Abdelhadi Belkhayat a présenté, tout en passant des messages sur les principes et les valeurs de la religion de l’Islam, comme ce vers où il dit «Je ne rêve ni de soie ni de grand palais» ou encore «Galouliya bouhali ou majnoun». Le summum de la soirée fut atteint aussi avec «Ya Qatain lejbal» ou encore «Al Moufarija», avec un final en apothéose avec un morceau sur le Roi Mohammed VI, chanté par Abdelhadi Belkhayat en tenant le drapeau marocain.
